samedi, juillet 27 2024

Dimanche 5 septembre 2021, le monde a été le témoin d’un Coup de force en Guinée Conakry. Le président Alpha Condé a été renversé et arrêté par des forces spéciales dirigées par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. A présent, la Guinée est sous le contrôle d’un Comité national du rassemblement et du développement (CNRD).

Très étonnant, ce coup de force en Guinée Conakry opéré contre le président Alpha Condé survient quelques mois seulement après sa réélection contestée. Qu’est ce qui a bien pu motiver les forces spéciales à démettre Alpha Condé du pouvoir ? Des mains noires auraient-elles agité l’eau une fois encore au profit de leurs intérêts mesquins ? Pour le moment, le président Guinéen se trouverait en lieu sûr sous bonne garde des putschistes. Son état de santé est également stable selon les nouvelles autorités guinéennes.

Coup de force en Guinée Conakry, une action de sauvetage du peuple

D’après les putschistes, plusieurs raisons ont contribué à leur soulèvement contre le président Condé. Sont principalement citées, les techniques de conservation utilisées par Alpha Condé pour se maintenir au pouvoir à travers la manipulation des urnes et le toilettage de la Constitution selon ses desseins.

Aussi, cette crise politique liée à la dernière modification constitutionnelle que le pays a récemment connue a entrainé la sévère répression des opposants et l’incarcération de plusieurs d’entre eux.

A cela s’ajoute, le mépris des droits des citoyens, la pauvreté qui gangrène les populations et surtout la gabegie financière dont a fait preuve le gouvernement botté en touche. D’autres pistes indiquent également que ce coup de force en Guinée Conakry serait aussi provoqué par des mécontentements nés au sein du camp du président Condé.

« Je crains fort que ce coup de force ne soit téléguidé par une des parties qui en avait marre du système Alpha Condé », a fait savoir Mamadou Aliou Barry, directeur du Centre d’analyse et d’études stratégiques de Guinée.

Un gouvernement d’union nationale

En attendant un retour à l’ordre constitutionnel, le coup de force en Guinée Conakry a été fermement condamné de part et d’autre. C’est le cas notamment de la CEDEAO, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine. Les Etats-Unis tout comme la France se sont aussi prononcés sur cette situation d’instabilité. Ces deux puissances internationales ont, quant à elles, appelé à la libération immédiate et sans conditions de Alpha Condé.

Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, après avoir reçu les membres de l’ancien gouvernement et les responsables des institutions, a annoncé ce lundi un gouvernement d’union nationale. Pour définir les grandes lignes directrices de la transition en cours, une concertation est prévue se tenir dans les prochains jours.

Au demeurant, même si le coup de force en Guinée Conakry est vivement apprécié par une partie des Guinéens et vécu comme une libération, l’inquiétude demeure quant à l’avenir. « L’instabilité n’est pas finie, parce que ce n’est pas exclu que d’autres camps se soulèvent à Conakry, sauf si la population sort dans Conakry pour soutenir la nouvelle équipe militaire », prévient Mamadou Aliou Barry.

A lire aussi: JUSTICE: QUATRE FIGURES DE L’OPPOSITION GUINÉENNE LIBÉRÉES

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