Afin de contribuer de manière plus drastique à la protection de l’environnement, très bientôt les producteurs devront se soumettre à la culture du cacao durable. Toutefois, cette nouvelle mesure risque de heurter énormément les producteurs dans leur fonctionnement. Alors dans le camp des producteurs de cacao, les débats sont houleux voire conflictuels.
Quel seraient donc les enjeux de la culture du cacao durable ? Les producteurs vont-ils pouvoir relever le défi ? Pourront ils obtenir un prix décent face à cette interdiction de ne plus détruire les forêts ? Pour rappel, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, suivi directement par le Ghana et le Cameroun. Ledit secteur permet de nourrir 40 à 50 millions de personnes sur la planète.
Le cacao durable, une contrainte de bonne cause
Pour les parlementaires européens, il est nécessaire de se tourner davantage vers une culture de cacao durable. Car c’est la meilleure manière de parvenir à sauver notre planète à tout prix. Et la dernière interpellation du secrétaire général de l’ONU, António Guterres le prouve. « Il y a une autre bataille que nous devons mener, une guerre suicidaire contre la nature. La crise climatique est un enjeu capital de notre époque (…) ; Notre planète brule » a-t-il alerté.
Par conséquent, le green deal (contrat vert), se voit renforcer. « C’est une première mondiale et c’est extrêmement radical. Ça veut dire qu’aujourd’hui quand nous achetons du café, du cacao, de l’huile de palme, du soja, eh bien nous n’avons aucune garantie que ces produits ne sont pas issus d’hectares qui ont été déforestés. Dorénavant avec cette loi, les choses seront simples. Si une entreprise ne peut pas prouver que ce qu’elle importe en Europe n’est pas issue de la déforestation alors tout simplement elle ne rentre pas dans le marché européen », a expliqué un parlementaire européen.
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Pas de bonnes nouvelles pour les producteurs
Quand bien même, le fait que la bonne intention de la culture du cacao durable soit comprise, elle inquiète tout de même les producteurs. Car son application ne sera pas chose aisée. Ils estiment par ailleurs que cela relève un peu de la théorie. Car bon nombre de terres ayant servies à la culture de cacao ont déjà connu la déforestation. Par conséquent, le restant est encore assez minime.
« On cultive depuis longtemps le cacao durable, on respecte les normes de la durabilité. Depuis longtemps on sait que c’est pour l’avenir du monde… je pense que le prix qu’on paie pour le cacao durable n’est pas assez. Si le prix était amélioré, ce serait avantageux pour nous les producteurs », a exprimé Anicette Asseuh directrice de coopérative.
« Nous produisons et les prix sont fixés par les acheteurs. Il faut dorénavant créer de la valeur en Afrique. La vente des matières premières ne nous profite pas », s’offusque JM MAGANGOU.
Sandrine A