Dans le nord-ouest de la Tunisie, les effets du changement climatique ne cessent de se faire ressentir atrocement. Cela pousse les agriculteurs de la région du Kef à s’adapter et à trouver des solutions originales afin de survivre. Contre la sécheresse l’agroforesterie s’impose comme une solution aux multiples avantages.
Cette année, alors que le thermomètre a frôlé les 50°C pendant plusieurs semaines, la récolte des céréales a baissé de plus de moitié d’après les syndicats agricoles. Ce qui traduit un accroissement de l’impact de la sécheresse qui se fait de plus en plus longue d’année en année dans les zones agricoles du nord-ouest en Tunisie. Mais les agriculteurs peuvent désormais compter sur le soutien du Collectif d’acteurs pour la plantation et la transition environnementale (CAPTE Tunisie). Ladite association les aide à renouer avec l’agroforesterie.
L’agroforesterie, une opportunité
« Avant, c’était vraiment mieux. Tout poussait ici quelle que soit la plante. Maintenant, tout est difficile. Il n’y a pas de pluie et quand il pleut, c’est sur une trop courte durée. Cette année, nous avons passé des mois sans une goutte d’eau et ça se ressent tout de suite. On a pratiquement perdu entre 30 000 et 40 000 dinars faute d’une bonne récolte en blé », s’est plainte Khadija, une agricultrice de 73 ans.
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Mais avec l’appui non négligeable de CAPTE, la situation est mieux gérable grâce à l’agroforesterie. « J’ai mis un peu de tout : des oliviers, des amandiers, des noisetiers et des poiriers. Et je m’en occupe bien, l’association m’a montré comment », a exprimé l’agricultrice. Depuis 2017 dans les gouvernorats du nord de la Tunisie, plus d’une cinquantaine d’agriculteurs partenaires ont été aidés par l’association CAPTE Tunisie.
Rappelons-le, l’agroforesterie, est une agriculture basée autour de l’arbre qui permet de planter certaines espèces résiliantes à la chaleur et d’améliorer la rétention d’eau dans les sols. « L’agroforesterie, c’est continuer l’agriculture vivrière qu’ils ont en grande culture, mais avec la réintroduction des arbres, ce qui va permettre de ramener une tempérance climatique et limiter quand il y a trop de sécheresse et favoriser le cycle de l’eau tout en apportant un revenu complémentaire avec les bénéfices des fruits et des arbres », a expliqué Édouard Jean, co-fondateur de CAPTE.
Tony A.