Depuis son retour en Côte d’Ivoire en juin 2021, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo reste encore dans l’attente d’une restauration de l’intégralité de ses droits civils et politiques. Car il a obtenu une grace présidentielle mais pas une amnistie du président Alassane Ouattara. Par conséquent, la condamnation qui pèse contre lui dans l’affaire dite « du braquage de la BCEAO » reste pendante.
Alors hier jeudi 13 avril 2023, à travers une conférence de presse, son parti le PPA-CI, a saisi l’occasion pour réitérer une demande : celle d’une amnistie de l’ancien chef de l’État. Rappelons-le, Laurent Gbagbo avait été condamné en son absence à 20 ans de prison en 2018 dans le cadre de ladite affaire, alors qu’il était en détention à la CPI à La Haye. Va-t-il obtenir cette amnistie tant recherchée ?
Une amnistie vivement attendue par le PPA-CI
Selon Justin Koné Katinan, le porte-parole du PPA-CI (le Parti des Peuples Africains-Cote d’ivoire), quand bien même, Alassane Ouattara ait posé un acte fort en choisissant de gracier Laurent Gbagbo, d’autres gestes comptent tout autant. Ceux-ci relèvent surtout de l’application des résolutions arrêtées lors des échanges dans le cadre du dialogue politique tenu il y a un an.
Il s’agit notamment de la réintégration des magistrats et policiers radiés. La question de l’amnistie de l’ex-président Laurent Gbagbo est aussi prise en compte. « Le chef d’État a fait une grâce nous sommes largement revenus là-dessus mais ce n’est pas ce que nous avons demandé. Il nous faut trouver un mécanisme pour pouvoir corriger ces erreurs et permettre comme l’a souhaité le dialogue politique à ces personnes de revenir et de réintégrer une vie normale. C’est une résolution du dialogue politique », a tenu a rappelé le porte-parole du PPA-CI.
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Des chances réduites pour Laurent Gbagbo
Avant même son acquittement définitif par la CPI en 2021, la condamnation dans l’affaire dite « du casse de la BCEAO » était au cœur des discussions entre le camp Gbagbo et le pouvoir ivoirien. Jusqu’à présent, Laurent Gbagbo n’a jamais admis cette condamnation et n’a d’ailleurs jamais été réellement inquiété pour cette affaire.
Mais cela pourrait tout de même constituer un sérieux frein pour la poursuite de sa carrière politique. Vu que l’ex-président et son parti le PPA-CI se préparent activement pour les prochaines échéances électorales dans le pays. Alors s’il ne recouvre pas tous ses droits civiques, ses chances de participer aux prochaines élections seraient compromises d’office. Serait-ce une stratégie de son rival Alassane Ouattara pour l’écarter une nouvelle fois ? La fourberie politique prendrait-elle une nouvelle fois le dessus ?
La Rédaction