Pour parvenir à obtenir la libération des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali, les tractations se multiplient de part et d’autre. Cette fois ci, c’est une nouvelle tentative de médiation menée par une délégation de la Cédéao qui fonde les espoirs d’Abidjan. Elle est attendue à Bamako ce jeudi 29 septembre, après un report de 48 heures à la demande du gouvernement malien de transition.
Ladite mission de la Cédeao est composée d’éminentes personnalités. Il s’agit entre autres des présidents du Ghana et de la Gambie et du Togo. Ils auront la lourde tâche de plaider pour la libération des 46 militaires ivoiriens. Vont-ils pouvoir convaincre les autorités de la transition malienne ? Quelles sont donc les chances de réussite de cette mission ?
Faure Gnassingbé, un interlocuteur privilégié dans la libération des 46 militaires ivoiriens
Depuis le début de cette affaire des 46 militaires ivoiriens, le président togolais Faure Gnassingbé n’a pas tarit dans ses efforts de médiation. Ceci afin qu’une solution soit trouvée à ce point de discorde. Son pays sert d’ailleurs depuis lors, de cadre de règlement du conflit. Pour preuve Lomé a servi de transit pour la libération des trois femmes soldats ivoiriennes.
Au sein de la délégation des chefs d’État attendue à Bamako, le président du Togo, Faure Gnassingbé, est le plus accepté par le gouvernement malien de transition. « Nous ne souhaitons pas que la Cédéao prenne le dossier en main à sa place. Disons que c’est le médiateur accepté par le Mali qui est accompagné d’autres présidents de pays également membres de la Cédéao », a confié un haut responsable de l’État malien.
« Le choix des émissaires ne doit rien au hasard pour ménager la susceptibilité des maliens. Le président togolais Faure Gnassingbé est sans doute le seul dirigeant de la région à avoir l’oreille et la confiance du colonel Assimi Goita. Et Faure Gnassingbé passe également pour être très proche du président ivoirien Alassane Ouattara, donc ça peut servir », a expliqué Francis Kpatindé, enseignant à Sciences Po Paris.
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Une visite pleine d’espoir
En ce qui concerne la libération tant attendue des 46 militaires ivoiriens, la visite de la mission de la Cédeao est bien vue. « Cette visite est un bon indicateur tout comme l’était la libération au début du mois de trois femmes soldats ivoiriennes. Je trouve que ça va dans le bon sens », a indiqué Francis Kpatindé. Il espère que cela permettra de contribuer à apaiser les esprits après le discours enflammé du premier ministre intérimaire à New York.
Pour le moment les deux pays campent encore sur leurs positions. La Cote d’Ivoire ne veut pas fléchir face au chantage malien. En cas de non progression dans cette affaire, doit-on s’attendre à des représailles d’Alassane Ouattara ? Francis Kpatindé quant à lui, croit au triomphe de la diplomatie.
« Les représailles existent dans les mains de la cote d’Ivoire mais j’espère qu’on n’ira pas jusque-là, puisque la cote d’ivoire et le Mali c’est deux pays qui se confondent. Je pense que la diplomatie retrouvera ses droits. Ça permettra au Mali de revenir dans la communauté régionale. »
El Professor