A quelques pas des élections législatives au Sénégal, le climat politique est plus que tendu. Le pouvoir en place et l’opposition se retrouvent dans un bras de fer qui ne cesse de croitre en intensité. Pour preuve, ce mercredi 29 juin, la coalition de l’opposition, Yewwi Askan Wi, organise une nouvelle manifestation.
Même si cette mobilisation est interdite à Dakar, et dans plusieurs villes du pays, par les autorités administratives, l’opposition se montre sourde. Elle entend par le biais de cette nouvelle manifestation, maintenir la pression exercée sur le pouvoir.
Une nouvelle manifestation source de troubles
Selon les autorités sénégalaises, cette nouvelle manifestation n’a pas sa raison d’être. Car les récents rassemblements initiés par la principale coalition de l’opposition ont été émaillés de heurts. Celle du 17 juin dernier a fait trois morts à Dakar et en Casamance. Alors ne pas autoriser une nouvelle manifestation est d’ordre logique.
Aussi, il est surtout question d’éviter des menaces de troubles à l’ordre public, ainsi que la violation du code électoral. Mais la coalition de l’opposition n’est pas du même avis. Elle estime qu’elle a pleinement le droit de se faire entendre. C’est-à-dire protester librement contre le rejet de sa liste nationale menée par Ousmane Sonko pour les élections législatives.
Pour Amnesty International, le droit de manifester au Sénégal est réellement menacé. Par conséquent, les autorités sont conviées à garantir ce droit de réunion pacifique inscrit dans la constitution.
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Une politique axée sur la violence et la force
Du côté de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, l’interprétation de cette désobéissance de l’opposition est différente. Selon elle, la nouvelle manifestation lancée par la coalition Yewwi Askan Wi malgré l’interdiction est une sérieuse entorse aux lois du pays. Ceci dit, toutes les coalitions doivent respecter la légalité constitutionnelle.
« Cette nouvelle forme d’exercice de la politique par la violence et par la force a été récemment introduite dans le champ par Yewwi (Askan Wi). La démocratie, ce n’est pas le droit pour moi tout seul, non ! », a exprimé Aminata Touré, ancienne Premier ministre.
« Je pense que la démocratie sénégalaise est assez forte, assez ancrée. À l’approche des élections au Sénégal, le climat est toujours un peu bruyant, mais j’ai espoir que nous irons aux élections normalement », a-t-elle rassuré.
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