Au Mali, les prochaines échéances électorales pourraient s’avérer tumultueuses. Les maliens, impuissants, pourraient voir le colonel Goïta se porter valablement candidat. Cette brèche lui est grandement ouverte par la nouvelle loi électorale. Par conséquent, les interrogations se font déjà nombreuses de part et d’autre.
Le colonel Goïta va-t-il céder à la tentation de la conservation du pouvoir ? Va-t-il plutôt opter pour une passation totale du pouvoir aux civils par les urnes ? La transition au Mali sera-t-elle une réussite ? Pour l’instant, il est encore très difficile de se fier à une quelconque spéculation. Rappelons que la nouvelle loi électorale a été adoptée ce vendredi 16 juin à une très large majorité. Toutefois la loi initiale a subi de nombreuses modifications de la part par des membres du Conseil national de transition (CNT).
Une candidature évidente savamment ficelée par le colonel Goïta
En attendant que la nouvelle loi électorale, adoptée par le CNT soit promulguée par le colonel Goïta, les maliens ont la boule au ventre. Ils craignent que le président de transition profite de la brèche laissée dans les nouveaux textes pour se positionner à nouveau.
C’est-à-dire que la nouvelle loi électorale et la charte révisée rendent possible la candidature du colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle.
En clair, le Colonel Goïta n’a juste qu’à démissionner quatre mois auparavant afin d’accéder à la présidence. Outre cela, en cas de vacance de la présidence de la transition, c’est le président du CNT qui le remplacerait. Ceci pour quelque cause que ce soit.
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Des obstacles certains
Selon une source, le colonel Assimi Goïta et le président du CNT, le colonel Malick Diaw, ont monté ce plan ensemble. Ceci dans l’optique de maintenir leur mainmise sur le pays. Cependant, ils vont devoir honorer leur engagement vis-à-vis de la Cédeao. C’est-à-dire le respect strict de leur promesse de ne pas se présenter aux prochaines élections.
« Il faudra jouer serré pour les en dissuader. Ou alors les battre aux élections de façon démocratique. Ce qui ne sera pas facile », prévient déjà un ancien ministre. Et un autre de poursuivre, « le risque, c’est qu’une telle fourberie plonge le pays dans une nouvelle crise. »
Tout compte fait, la nouvelle loi électorale se borne à améliorer l’organisation des futurs scrutins. Il s’agit entre autres de plus de transparence, d’indépendance et de légitimité. Cela aura pour but d’éviter les contestations post électorales. Et tout cela se fera notamment grâce à un nouvel organe unique de gestion des élections (AIGE).
El Professor