Depuis le lundi 14 mars 2022, les nigérians connaissent un black-out sans précédent dans tout le pays. Pour surmonter cette absence d’électricité, les populations sont obligées de recourir à des générateurs alimentés en pétrole. Malheureusement, en raison de la crise ukrainienne le prix de l’essence a sérieusement grimpé ces derniers jours.
Comme on pouvait s’y attendre, ce Black-out énergétique au Nigéria affecte d’ores et déjà presque tous les secteurs du pays. Le président nigérian Muhammadu Buhari, pour sa part promet aux populations des solutions concrètes dans les jours à venir. Il a par ailleurs présenté ses vives excuses aux nigérians. Toutefois, cette situation constitue une difficulté à laquelle, les populations vont devoir supporter pendant un bon bout de temps.
De fortes demandes
Bien que les coupures de courant aient toujours été très fréquentes au Nigeria, ce black-out est vécu comme un calvaire. Pour plusieurs citoyens, cette grave crise était prévisible depuis un moment déjà. Ceci du fait, de la faible ou absence totale de production de la part de plusieurs centrales électriques.
Ces dernières, alimentées grâce au gaz naturel, ont été elles aussi confrontées à la montée en flèche des prix du gaz. En clair, des pénuries engendrées par la crise ukrainienne. Par conséquent, il est très compliqué à ces centrales de répondre aux besoins énergétiques des populations. Des actes de vandalisme et autres empêchent aussi la fourniture du courant.
« Les black-out sont plutôt liés à l’incapacité du réseau à répondre à la forte demande d’électricité des consommateurs », a expliqué Hugo Le Picard, chercheur à l’IFRI sur le développement des systèmes électriques en Afrique.
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Un black-out à grand impact
Pour les populations, ce black-out risque de créer de gros bouleversement dans plusieurs secteurs. Car elles sont désormais obligées d’acheter l’essence ou le diesel à un prix très élevé pour pouvoir avoir de l’électricité. Soulignons qu’en moyenne, un ménage ou une entreprise fait face à environ 30 coupures par mois.
« Je dois prêter mon générateur pour faire fonctionner la pompe qui permet de tirer l’eau du puits. Avant, cette eau se négociait 40 centimes les 12 bidons. Aujourd’hui c’est 2 euros », s’est plaint Olaitan Olokowo, le président de l’association des propriétaires.
« Parfois, des semaines entières sans lumière du tout. La seule solution, c’est d’utiliser les générateurs, il n’y a pas d’alternative. On ne va pas rester là à rien faire. Avant, on pouvait tenir une journée de travail entière avec 10 euros d’essence pour nos deux générateurs. Aujourd’hui, je dépense plutôt 32,33 euros et les générateurs tournent 24 heures sur 24, sept jours sur sept », a exprimé Anas Musa Muhammed, proprio d’un atelier de couture.
Avec cette hausse des prix, les populations ne pourront pas tenir longtemps. Des bouleversements énormes risquent de subvenir si des solutions ne sont pas trouvées au plus tôt.
El Professor