La crise du coronavirus n’est même pas fini qu’un autre fléau, la corruption sexuelle a Madagascar , fait grand bruit. La Grande île est actuellement confrontée à ce mal pernicieux qui est omniprésent, dans presque tous les secteurs du pays. La corruption sexuelle y est devenue monnaie courante.
Selon une enquête menée par le réseau de journalistes d’investigation Malina et rendue publique le 1er décembre, la corruption sexuelle a Madagascar fait sa loi dans l’enseignement supérieur. Son ampleur dans le milieu universitaire serait remarquable principalement au sein de la faculté de Médecine d’Antananarivo. La corruption sexuelle se présente comme l’obtention d’une promotion en contrepartie d’une faveur sexuelle.
Des pistes de solutions à la corruption sexuelle à Madagascar
Selon Mialisoa Randriamampianina, Rédactrice en chef du réseau de journalistes d’investigation Malina, deux démarches pourront permettre de résoudre cette situation. Il sera question tout d’abord de convaincre les victimes de parler. Ensuite, il faudra mettre en place des structures pour accompagner les victimes dans leur démarche de dénonciation.
« Elles n’ont pas encore le courage de briser le silence si bien que les auteurs restent toujours protégés par ce silence, omerta, presque généralisé des victimes et de leurs proches », a déploré Mialisoa Randriamampianina. Beaucoup d’entre eux craignent de voir leur vie ou carrière être détruite.
Le plus souvent, les bourreaux sont les patrons, les collègues de travail, les enseignants ou personnalités hauts placés. Ceux-ci promettent un poste quelconque dans un établissement public contre ces faveurs sexuelles.
Des dénonciations plus insistantes
Pour Faly Ralai – Manampisoa, directeur chargé de l’éducation et de la prévention au Bianco, l’usage d’autres moyens pourraient apporter un plus dans la lutte contre ce fléau. Cela se résoudrait pour les victimes à recourir à l’usage de la plateforme « I-toroka » pour dénoncer la corruption sexuelle a Madagascar. Surtout quand on sait que les structures dédiées manquent cruellement.
« Un système de dénonciation anonyme, sécurisé par internet mis en place en 2019. Comme toutes les doléances de corruption, on va exploiter à bon escient, et transmettre le dossier à la juridiction compétente », a expliqué Faly Ralai – Manampisoa.
Cette mesure s’inscrit tout autant dans les moyens de lutte contre la corruption. Alors, il leur suffit d’oser et de dénoncer les bourreaux. Ainsi ces derniers répondront de leurs actes devant les tribunaux pénaux de Madagascar.