Crise post-électorale en Guinée : fin de la mission diplomatique internationale, les recommandations
A Conakry, la mission diplomatique internationale (préventive) vient de finir ce mardi 27 octobre 2020 sa médiation de 48 heures. Sa démarche visait à permettre aux acteurs politiques en conflits de retrouver le chemin de la paix. Surtout après que la Guinée ait été le théâtre de violences à la suite des résultats du scrutin du 18 octobre.
Ces violences ont engendré environ une vingtaine de morts selon gouvernement et une trentaine selon l’opposition. D’importants dégâts matériels ont également été constatés. D’après les résultats provisoires donnés par la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI), Alpha Condé est le vainqueur du scrutin. Il a largement battu ses adversaires en obtenant 59,49% des voix. Son éternel rival Cellou Dallein Diallo, quant à lui, n’a perçu que 33,5% des voix.
Les recommandations de la mission diplomatique internationale
Après avoir rencontré tous les acteurs de la crise guinéenne, la mission diplomatique internationale a donné les recommandations issues de son bilan de ces deux jours. Pour apaiser les tensions, la mission conjointe ONU-UA-CEDEAO convie les autorités guinéennes à assouplir certaines mesures prises.
Concrètement, cela consiste, d’une part, à lever la forteresse érigée autour du domicile de l’opposant Cellou Dalein Diallo. Ce dernier est cloitré dans sa résidence depuis qu’il s’est autoproclamé vainqueur du premier tour des élections en Guinée. « La mission exhorte les autorités guinéennes à lever ces dispositifs dans la perspective d’un dialogue inclusif ». C’est ce qu’a déclaré le commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité de la CEDEAO, Francis Béhanzin.
D’autre part, la mission exige également que des enquêtes soient menées et que les auteurs des violences soient traduits devant la justice. Outre cela, les forces de défense et de sécurité doivent désormais gérer les manifestations avec retenue et professionnalisme.
Des contestations pacifiques
Pour consacrer la paix, la mission diplomatique internationale appelle les candidats à respecter les valeurs civiques. C’est-à-dire, de pouvoir contester les résultats de l’élection en usant des moyens légaux en s’abstenant de toutes formes de violence.
La CENI, quant à elle, indique que le recours devant la cour constitutionnelle est ouvert jusqu’au dimanche prochain. Et que seuls les candidats ayant participé aux élections peuvent déposer leurs recours. La Cour constitutionnelle aura 5 jours pour donner son verdict.
Pour ceux qui espèrent toujours que les élections soient reprises dans certaines localités, cela serait inenvisageable. Pour Mamadi 3 Kaba, porte-parole de la CENI, la décision de la Cour constitutionnelle ne peut revêtir que deux formes.
Soit les résultats du scrutin seront validés ou ils seront strictement annulés. Vivement que la paix et la stabilité reviennent.