Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye se voit confier une nouvelle responsabilité diplomatique majeure par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). À l’issue du sommet à Abuja le 7 juillet, il a été désigné facilitateur pour engager des discussions avec l’Alliance des États du Sahel (AES), en collaboration avec le président togolais Faure Gnassingbé. Cette nomination intervient alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont récemment annoncé leur intention de quitter la Cédéao pour former une confédération.
La nomination du président sénégalais comme facilitateur pour les discussions avec l’Alliance des États du Sahel souligne l’engagement de la Cédéao en faveur de la stabilité et de la coopération régionale. Il reste à voir comment Bassirou Diomaye Faye abordera cette mission délicate et quelles seront les réponses des pays membres de l’Alliance, mais cette étape initiale représente un pas important vers la résolution pacifique des tensions actuelles dans la région ouest-africaine.
Une mission de médiation cruciale pour Faye
La mission de Bassirou Diomaye Faye en tant que facilitateur de la Cédéao vise à préserver l’unité régionale et à éviter le départ des trois pays de l’Alliance des États du Sahel. Bien que les détails précis de son mandat n’aient pas encore été dévoilés, il s’agira probablement de faciliter le dialogue et de rechercher des compromis afin de maintenir ces nations au sein de la Cédéao.
Le président sénégalais, soulignant l’importance de cette médiation, a déclaré à son retour à Dakar : « Le Sénégal, par sa stature et son histoire diplomatique, est bien placé pour jouer ce rôle crucial. Nous devons préserver notre respectabilité et travailler à réconcilier les divergences au sein de notre région. »
Bassirou Diomaye Faye a déjà entrepris des démarches diplomatiques en visitant le Burkina Faso et le Mali en mai dernier, peu après son élection. Il insiste sur l’urgence d’agir avant la date butoir du 28 janvier 2025, fixée par les accords de la Cédéao pour officialiser le départ éventuel de ces pays. « Notre responsabilité est d’engager un dialogue constructif qui bénéficie à toutes les parties », a-t-il affirmé. La résolution adoptée par la Cédéao reflète cette volonté d’apaiser les tensions et de trouver des solutions avant que les pays membres de l’Alliance ne quittent formellement l’organisation.
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Enjeux et perspectives pour l’avenir de la Cédéao
La désignation du président sénégalais comme facilitateur marque un effort significatif de la part de la Cédéao pour maintenir son intégrité et son efficacité régionales face aux défis politiques et sécuritaires croissants en Afrique de l’Ouest. Le retrait potentiel du Burkina Faso, du Mali et du Niger représenterait un défi majeur pour l’organisation panafricaine, mettant en lumière la nécessité d’adaptation aux réalités contemporaines.
Bassirou Diomaye Faye a souligné lors du sommet à Abuja que « ce retrait serait une grande blessure au panafricanisme », appelant la Cédéao à moderniser ses structures et à renforcer sa capacité à relever les défis communs. Cette initiative diplomatique pourrait marquer un tournant crucial pour l’avenir de la région, en favorisant un dialogue ouvert et constructif entre toutes les parties concernées.
Tony A.