Une nouvelles fois au Tchad, les violences entre éleveurs et agriculteurs et sont au cœur des enjeux. Cette fois ci, le drame a eu lieu dans la province du Logone Oriental, dans le sud du pays avec la mort le 5 mai dernier, d’un important éleveur du canton de Goré. Celui-ci y a perdu la vie dans des circonstances encore troubles.
Pour les membres de sa communauté, la piste d’un assassinat résonne comme une évidence. Alors le choix d’agir en représailles s’est fait instinctif. Notons que le Tchad est un pays d’Afrique centrale où le conflit entre éleveurs et agriculteurs est un problème récurrent depuis de nombreuses années. Ce conflit est principalement dû à la compétition pour les ressources naturelles, notamment les terres et l’eau.
Des opérations de vengeance
Comme à chaque différend entre les deux communautés, la violence s’impose très souvent comme réponse naturelle. Alors les éleveurs se sont lancés dans des opérations de vengeance et ont décidé je se rendre justice eux-mêmes. Malheureusement ces spirales de violences se sont rapidement étendues à une bonne partie de cette région.
Armés de fusils et d’épées, les éleveurs se sont lancés dans des dans des opérations de représailles dans les villages des environs. Chaque jour, deux à trois villages de la région sont pillés, mis à feu et à sang. A Mballakoutou et Begoné, les violences ont fait six morts. Selon l’administration et des témoins, les agressions ont fait jusqu’ici une trentaine de morts et des dizaines de blessés.
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Les sources du conflit entre éleveurs et agriculteurs
Généralement, les conflits entre éleveurs et agriculteurs peuvent se manifester de différentes manières. Ceux-ci vont des disputes et des litiges fonciers aux affrontements violents, parfois mortels. Les deux groupes ont souvent recours à la violence pour défendre leurs intérêts et protéger leurs moyens de subsistance.
Cela tient du fait que d’une part, les éleveurs nomades ou transhumants déplacent leurs troupeaux à la recherche de pâturages pour leurs animaux. Ils ont traditionnellement parcouru de vastes zones du Tchad à la recherche de terres disponibles pour faire paître leur bétail. Cependant, avec la croissance démographique, l’expansion de l’agriculture et l’urbanisation, les terres disponibles se réduisent, ce qui crée des tensions avec les agriculteurs sédentaires.
D’autre part, les agriculteurs dépendent des terres agricoles pour leur subsistance. Ils cultivent des cultures vivrières comme le mil, le sorgho, le maïs et le riz pour nourrir leur famille et vendre les excédents sur les marchés locaux. L’arrivée des troupeaux d’éleveurs peut causer des dégâts aux cultures, ce qui entraîne des pertes financières pour les agriculteurs.
Des solutions inefficaces des autorités
« C’était vendredi, les forces de l’ordre étaient là et n’ont rien fait. Nous, nous demandons à ce que les forces de l’ordre fassent leur travail », interpelle pour sa part Betoubam Allarassem Médard, chef du canton de Goré. Le laisser faire apparent des autorités de la transition est vivement critiqué sur ce conflit entre éleveurs et agriculteurs.
Rappelons que pour tenter de résoudre ce conflit entre éleveurs et agriculteurs, le gouvernement tchadien a pris diverses mesures. Cela comprend la mise en place de comités de gestion des conflits, la création de zones de pâturage et d’aires de cultures délimitées, ainsi que des efforts pour promouvoir le dialogue et la médiation entre les parties prenantes.
Cependant, malgré ces initiatives, le conflit entre éleveurs et agriculteurs reste un défi complexe et persistant au Tchad. Pour parvenir à une résolution durable, il est essentiel de trouver un équilibre entre les droits et les besoins des deux groupes, en tenant compte des réalités environnementales, socio-économiques et culturelles spécifiques à chaque région.
La rédaction