En Afrique de l’ouest ces dernières années, le trafic de cocaïne prend de plus en plus de l’ampleur. Et les pays côtiers en l’occurrence sont les plus touchés par ce fléau. Cela tient du fait que ces pays sont géographiquement bien situés pour les différentes opérations des narcotrafiquants.
Par conséquent, ceux-ci sont sous le coup d’une vulnérabilité qui ne dit pas son nom. Selon un récent rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les trafiquants ont amélioré leur stratégie. Ainsi, ils ont plus de facilité aujourd’hui à faire passer leurs drogues dans plusieurs pays africains.
Un trafic de cocaïne en hausse
En dehors des principaux marchés que sont l’Amérique du Nord et l’Europe, il est constaté que le trafic de cocaïne s’étend à d’autres régions. C’est le cas notamment avec l’Afrique qui enregistre ces derniers temps un niveau croissant de trafic. Malgré la pandémie de COVID-19, les saisies de cocaïne ont également atteint plus de de 1 424 tonnes en 2020.
Depuis trois ans, au total, 57 tonnes de cocaïne ont été saisies dans la sous-région ouest africaine. Il s’agit entre autres de près de 4 tonnes saisies au Bénin, 4,7 tonnes au Sénégal et 16,6 tonnes au Cap Vert. Pas plus tard que ces derniers mois, plus de 2 tonnes de cocaïne ont été saisies à Abidjan et à San Pédro. Cela illustre fortement comment ports ouest-africains sont imbibés dans ce trafic de cocaïne.
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Une inquiétude palpable
D’après Amado Philip de Andrés, directeur régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, les changements de mode opératoire des narcotrafiquants à de quoi sérieusement inquiéter. Car jours après jours, ils sont entrain de gagner du terrain. Ils parviennent à ce jour à transformer la drogue dans certains Etats. En guise d’exemple, un laboratoire a été démantelé et 675 kg ont été saisis en 2021 au Sénégal.
De plus pour mener à bien leur trafic de cocaïne, ils ont même diversifié leurs points d’entrées. En ce sens que tout est fait pour limiter les saisis de cocaïne. « Nous avons un trafic de cocaïne qui cherche toujours à rediriger une partie de sa production vers l’Afrique de l’Ouest pour atteindre l’Europe à travers la mer Méditerranée et les Balkans. Ce qu’on observe maintenant, c’est un changement des modus operandi, des mêmes pays d’origine du trafic, sur les mêmes routes transatlantiques », a expliqué Amado Philip de Andrés.
« La question qui nous inquiète à présent, c’est qu’à la faveur du développement des économies de la région, les narcotrafiquants ont découvert qu’au Sénégal, au Ghana ou au Cap-Vert et dans plusieurs pays de la côte, il y a une classe moyenne susceptible de devenir une nouvelle base de consommateurs et le trafic actuel les vise particulièrement », alerte le directeur régional Afrique de l’Ouest de l’ONUDC.
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