mardi, décembre 3 2024

Entre le remède empoisonneur et le venin guérisseur, il faut arriver à faire un choix judicieux et salvateur.

En effet, cela dépend de quel côté l’on se place, il est indispensable de qualifier les solutions qu’on propose. Les membres de la famille dirigeante de plusieurs Etats Africains et leurs sympathisants peuvent être d’accord, avec un certain degré de sincérité, que leur solution est la démocratie, même si c’est une « démocratie de façade » qui retient les masses populaires dans la crasse pauvreté, pour ne pas simplement dire la misère. L’honnêteté intellectuelle permet à tout le monde de reconnaître cela.

De l’autre côté, les tenants de la révolution, qu’elle soit préparée ou désordonnée, peuvent être fiers de leurs solutions : bousculer, avancer, essayer quelque chose d’autres ou de nouveau, quelle que soit les tenants et les aboutissants.

Au-delà de toutes ces solutions d’un bord ou d’un autre, quelle est l’aspiration objective et judicieuse du peuple africain en général et des masses populaires en particulier ? La démocratie est elle toujours la meilleure solution ?

La démocratie, un mirage ?

Les réjouissances et reconnaissances envers les militaires responsables des coups d’Etat sont des paramètres très importants à considérer. Si la solution proposée par les gouvernements « démocratiques » est satisfaisante ou encore « comprise, se justifie » pour les masses populaires, elles ne seront pas amenées à se réjouir ou acclamer des gens dont le métier est différent de la gouvernance politique.

Autrement dit, ayons la sincérité nécessaire pour le dire, c’est forcément parce que la démocratie solution cinquantenaire (depuis les semblants d’indépendance) est soit mauvaise, soit insatisfaisante, soit vraiment insuffisante que les populations des pays africains se sentent étouffées par leurs propres dirigeants, qui eux, tentent, du mieux qu’ils peuvent de contenir les colères.

Une petite faille dans les dispositifs tentant de contenir les colères se traduit rapidement par l’avènement d’une solution bousculante. La solution est certes bousculante mais acclamée par des foules en colère parfois de façon émotive. Les justifications de la colère sont connues de toutes et tous, il n’y a pas besoin d’aller dans tous les détails : c’est la grande pauvreté et les manques de solutions aux problèmes cruciaux des peuples.

Lire Aussi : [TRIBUNE] L’USAGE DES MARCHÉS PUBLICS COMME UN OUTIL STRATÉGIQUE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Kwassi Akoussah Pascal (KAP) En quête de rapports équilibrés

L’aspiration objective et judicieuse des peuples africains est simplement de se sentir digne, digne sur le plan alimentaire d’abord, sur le plan sécuritaire, sur les autres plans élémentaires tout en aspirant à un développement endogène. Le développement, s’il existe, ne doit pas être imposé avec des normes extérieures sans consultations effectives des populations. Les peuples africains ne demandent pas assez de choses à partir du moment où ils comprennent leurs situations. Ils demandent qu’on les écoute et les comprenne, qu’on use de sincérité envers eux, et qu’on les traite dignement. Les autres choses viendront après.

Si une solution est à trouver, cela doit être la sincérité des hommes politiques du plus haut niveau au plus bas. Si pour les arbres, le changement doit commencer par les racines, pour les hommes, c’est le contraire. Ainsi, les dirigeants les plus élevés en rang « pour montrer l’exemple » doivent changer carrément de paradigme, de visions, de stratégies de gouvernance, de dépendance à certaines liaisons nuisibles aux peuples, de méchanceté, de cruauté ou d’indifférence, pour se consacrer au bien-être effectif de leurs populations, en étant sincère, loyal et transparent.

Être dirigeant ne doit pas être une affaire glorieuse d’une classe très différente et éloignée du peuple qu’on devrait servir ; c’est plutôt une charge exécutive qui devrait emporter l’adhésion populaire pour être intéressante. Une charge exécutive bien assurée donnera plus de satisfactions intérieures aux peuples ainsi qu’aux dirigeants. Après tout, la politique peut-elle être honnête ? A chacun. e de tirer ses conclusions.

 

K. Akoussah Pascal, Juriste 

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