Une onde de choc secoue le Gabon alors que le ministère du Budget impose une mesure radicale. Ledit ministère a décidé de changer les règles du jeu en annonçant qu’il ne versera plus les salaires des fonctionnaires au Trésor public. La condition ? Tous les agents publics et retraités doivent impérativement ouvrir un compte bancaire d’ici décembre 2023 pour recevoir leur rémunération.
Cependant, cette mesure ne fait pas l’unanimité, car la couverture bancaire dans le pays est loin d’être étendue. La décision suscite des réactions mitigées et même de la colère parmi certains Gabonais, en particulier parmi les retraités. Les réactions fusent, entre colère et résignation.
Un compte bancaire obligatoirement
La mesure de détenir obligatoirement un compte bancaire est diversement interprétée par la population. Certains soulèvent des préoccupations concernant les frais bancaires, tandis que d’autres reconnaissent la nécessité de la modernisation. Pierre Mintsa, président de la Machette syndicale des travailleurs gabonais vaillants (MSTGV), félicite le gouvernement pour l’initiative, tout en exprimant ses doutes : « Comment ces personnes qui touchent des salaires modestes pourront-elles ouvrir un compte, surtout lorsque les banques ne sont pas présentes partout dans le pays ? »
Pour Charles, retraité sans compte bancaire, le mécontentement est évident. « Avec seulement 100 000 francs CFA en banque, combien me restera-t-il après leurs prélèvements ? » Les inquiétudes sont palpables, et les commentaires variés. Certains redoutent les agios, d’autres voient l’opportunité d’une modernisation nécessaire.
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Une décision irréversible
Malgré la résistance, le ministre du Budget, Charles Mba, affirme que la décision est irréversible. Car elle a été adoptée par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Toutefois, il a tenu à rassurer en soulignant les avantages de la bancarisation.
Il s’agit entre autres de l’accès au crédit, d’une gestion améliorée de l’épargne et la facilitation des règlements. « Être bancarisé, c’est plutôt un avantage qu’un inconvénient. On peut accéder à du crédit, mieux gérer son épargne, mieux assurer ses règlements. La bancarisation est une bonne chose », a-t-il indiqué
Le Gabon, par cette mesure, cherche à moderniser sa gestion financière, désengorger le Trésor public et assurer la traçabilité totale des flux financiers. Un tournant inévitable pour certains, une source d’inquiétude pour d’autres, cette révolution bancaire promet de redéfinir le paysage financier gabonais. Cependant, les obstacles potentiels et les inquiétudes des citoyens soulèvent des questions sur la mise en œuvre pratique de cette réforme.
Sandrine A.