Plus d’un mois après la clôture du dialogue national inclusif tenu à Libreville du 2 au 30 avril dernier, les Gabonais s’interrogent sur l’avenir des recommandations. Ceci d’autant plus que les attentes de la population sont grandes. Ce mardi 18 juin, lors d’une conférence de presse à Libreville, le Premier ministre Raymond Ndong Sima a tenté de dissiper les doutes en rassurant que le gouvernement travaille activement à la mise en œuvre de ces recommandations.
Toutefois, il a précisé que des avancées significatives ne seraient pas possibles avant le référendum constitutionnel prévu d’ici la fin de l’année. Le Premier ministre Raymond Ndong Sima a réitéré l’engagement du gouvernement à appliquer ces recommandations, tout en reconnaissant les défis considérables qui se dressent sur cette voie. Le Gabon se trouve à un carrefour crucial, où la réussite de ce processus pourrait jeter les bases d’une nouvelle ère de gouvernance et de développement inclusif.
Un processus complexe et ambitieux selon Raymond Ndong Sima
Lors de son allocution, Raymond Ndong Sima a souligné l’ampleur de la tâche. Les recommandations du dialogue national inclusif sont au nombre de 1 000 et nécessitent la mise en œuvre de 2 100 actions concrètes, incluant la promulgation d’arrêtés, de décrets et l’initiation de nouveaux projets de loi. « La tâche est immense », a-t-il déclaré, expliquant que chaque recommandation nécessite un cadre législatif et administratif approprié.
Le Premier ministre a insisté sur le fait que l’application de toutes les recommandations ne pourrait être achevée avant le référendum constitutionnel. « Les recommandations du dialogue, pour être entièrement prises en compte, doivent passer par la case changement de constitution », a-t-il expliqué. Ce référendum, qui devra se tenir avant la fin décembre, sera crucial pour déterminer le futur cadre constitutionnel du Gabon, et donc, la mise en œuvre complète des recommandations issues du dialogue.
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Les défis du référendum constitutionnel
L’organisation du référendum s’annonce comme un véritable défi. L’une des recommandations controversées du dialogue est la suspension de tous les partis politiques, une mesure qui a suscité une vive opposition. Les partis politiques se sont opposés fermement à cette idée, arguant qu’elle entraverait le processus démocratique et l’expression politique. De plus, la responsabilité de l’organisation des élections a été confiée au ministère de l’Intérieur, ce qui soulève des préoccupations quant à l’impartialité et à la transparence du processus.
Raymond Ndong Sima a reconnu ces défis mais a insisté sur la nécessité de procéder par étapes. « Le référendum peut être ‘oui’, il peut être ‘non’ », a-t-il rappelé, soulignant que le choix final appartient au peuple gabonais. En attendant, le gouvernement se concentre sur la préparation des conditions nécessaires pour la tenue de ce référendum crucial. Il s’agit d’un exercice délicat d’équilibre entre les exigences du dialogue national inclusif et les réalités politiques du pays.
L’issue du référendum déterminera non seulement la mise en œuvre des recommandations, mais également l’avenir politique et constitutionnel du Gabon. Le gouvernement de Raymond Ndong Sima semble conscient de l’ampleur de la tâche et des attentes de la population. La route vers la réforme est parsemée d’obstacles, mais elle est essentielle pour répondre aux aspirations des Gabonais à un avenir meilleur et plus démocratique. La prochaine étape sera cruciale pour le Gabon, alors que le pays se prépare à un moment historique de son parcours politique.
Tony A.