Au Tchad, les manifestations meurtrières du jeudi 20 octobre dernier ont laissé de profondes séquelles sur les populations. Et cela se ressent surtout du côté des familles des victimes qui portent désormais de ce drame dans leur cœur à tout jamais. Alors elles demandent aux autorités que justice surtout leur soit rendue.
Selon les autorités de la transition, ces manifestations meurtrières au Tchad ont couté la vie f à une cinquantaine de personnes. Pour ce qui est des blessés on en dénombre environ 300. Les manifestants entendaient dénoncer la prolongation de deux ans de la période de transition politique et le maintien au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, le fils de l’ancien président.
Une insurrection minutieusement planifiée
Dans une allocution à la télévision nationale, le président de la transition Mahamat Idriss Déby Itno a été claire sur ce que bon nombre de tchadiens qualifient de dérives du pouvoir. Il estime surtout que ces manifestations meurtrières au Tchad relèvent plutôt d’une insurrection minutieusement planifiée.
« Les auteurs ont attaqué des commissariats de police, des domiciles de personnalités politiques, des sièges de partis, ont intimidé des personnes jugées hostiles ou neutres à leur projet. Ce qui s’est passé témoigne de la volonté manifeste de déclencher une guerre civile », a déclaré Mahamat Idriss Déby Itno.
Cette thèse a d’ailleurs été confirmé par le ministre tchadien de la Communication. « Vous avez des personnes en civil qui ont été filmées. Des services sont en train de faire tous les regroupements pour pouvoir procéder aux arrestations. Il y a vraiment eu des attaques délibérées et c’était insurrectionnel. L’objectif était de prendre le pouvoir par tous les moyens, en voulant absolument qu’il y ait du sang », a affirmé Aziz Mahamat Saleh.
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Des manifestations meurtrières inoubliables
Pour les familles des victimes de ces manifestations meurtrières, la lecture de la situation est toute autre. L’affliction a pris le dessus sur toutes les raisons évoquées par le gouvernement pour justifier la bavure. Elles attendent surtout réparation de la part du gouvernement.
« Il est parti pour le travail, ce n’est pas un manifestant. Il a reçu une balle dans la poitrine. À l’hôpital, il était très difficile d’identifier le corps. Il a laissé deux femmes et trois enfants », déplore Yves-Laurent Goma qui a perdu son neveu de 27 ans. « Je me retrouve avec trois orphelins. Qu’est-ce que je vais devenir ? J’attends la réponse du gouvernement », a fait savoir pour sa part la tante d’une des victimes.
D’après Laurent Duarte, secrétaire exécutif de l’ONG Tournons la page, « c’est une des pires répressions à laquelle on a assisté depuis de nombreuses années en Afrique francophone. On peut parler de massacre ».
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