mardi, février 18 2025

Durant les trois ans que va durer la transition en Guinée, les manifestations sont interdites. C’est la décision annoncée par le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement), dans la soirée du vendredi 13 mai 2022. Mais elle suscite d’ores et déjà des réactions multiples.

Pour les populations, tant pour les acteurs politiques, de même que la société civile, la nouvelle mesure est diversement accueillie. Une fois encore le CNRD est largement décriée dans sa démarche. Notons que cette récente sortie des autorités de la transition, intervient seulement quelques jours après la fixation du chronogramme à 36 mois.

Une transition dans le calme absolu

Selon l’information transmise par le CNRD à la télévision, les guinéens ne pourront plus se faire entendre à travers la rue. Cette conduite est désormais proscrite en cet instant jusqu’aux périodes électorales. D’après la junte, les manifestations sur la voie publique, risqueraient de dégénérer. C’est-à-dire qu’elles pourraient compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme.

Alors il serait préférable de les stopper pendant un moment considérable. « Pour mener à bien le chronogramme de la transition et la politique de refondation, enclenchés depuis le 05 septembre 2021, le CNRD invite l’ensemble des acteurs politiques et sociaux à circonscrire aux sièges de leurs formations, toute forme de manifestation ou regroupement à caractère politique », a indiqué le colonel Sadiba Koulibaly.

Lire aussi : GUINÉE : LA DURÉE DE LA TRANSITION REVUE LÉGÈREMENT À LA BAISSE

Une privation de liberté par le CNRD

Pour Sanah Keita, un citoyen, manifester est un droit fondamental dont aucun individu ne devrait être privé. Ceci dit la décision prise par le CNRD est excessive. Même son de cloche du côté du FNDC, qui estime que c’est une décision illégale et illégitime. En clair, il s’agit d’une manœuvre élaborée par le CNRD pour museler les forces sociales et politiques du pays.

Moussa quant à lui se montre serin et optimiste. « Il sera difficile que certains comprennent ces genres de décisions. Tout mon souhait est que ma nation connaisse un changement Tant voulu. Acceptons et observons ce de quoi cette transition est capable », a-t-il laissé entendre.

Quoi qu’il en soit, le CNRD convie les guinéens, à faire preuve de patriotisme pour une transition inclusive, apaisée et réussie. Dans le même état d’esprit, tout manquement à la nouvelle directive entrainera des conséquences de droit contre son ou ses auteurs.

 

El Professor

Previous

G5-Sahel : le Mali annonce son retrait

Next

Sommet Africités: Soixante grandes villes africaines, désormais notées par CitiIQ

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

violences sexuelles au travail, un fléau invisibilisé en Côte d'Ivoire

Côte d’Ivoire : Les violences sexuelles au travail, un fléau invisibilisé

Investigateur Africain

En Côte d’Ivoire, une récente enquête de l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (Ensea) révèle une réalité alarmante : plus d’un travailleur sur deux est victime de violences sexuelles ou de harcèlement sur son lieu de travail. Derrière ces chiffres, des souffrances profondes et une omerta persistante. L’étude de l’Ensea révèle non seulement […]

Riz hybride à Madagascar : une solution miracle ou un piège économique ?

Riz hybride à Madagascar : une solution miracle ou un piège économique ?

Investigateur Africain

Le programme « Riz hybride », lancé par Madagascar avec l’appui de la Chine, suscite espoirs et doutes. L’initiative prévoit la distribution gratuite de semences hybrides à 1 400 agriculteurs, avec l’ambition d’atteindre l’autosuffisance rizicole d’ici 2025. Toutefois, cette stratégie, bien qu’ambitieuse, soulève des questions sur sa viabilité à long terme et ses impacts sociaux. […]

Déficit budgétaire au Sénégal : Le gouvernement mise sur l'austérité

Déficit budgétaire au Sénégal : Le gouvernement mise sur l’austérité

Investigateur Africain

Le gouvernement sénégalais a annoncé, lundi 17 février, une série de mesures d’austérité pour faire face à une crise budgétaire alarmante. Celle-ci est marquée par un déficit de plus de 12 % selon la Cour des comptes. Ahmadou Al Aminou Lo, secrétaire général du gouvernement, a dévoilé ces réformes sur la chaîne publique, insistant sur […]