Bien qu’encore faible comparativement à celle des grandes puissances, l’influence d’Israël en Afrique s’accroit considérablement ces dernières années. Les coopérations se multiplient dans plusieurs domaines et renforcent donc sa présence de taille sur le continent. Ce qui constitue donc une aubaine pour le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
L’obtention du statut d’observateur à l’Union Africaine après deux décennies marque le grand retour d’Israël en Afrique. Toutefois, cette bonne progression des relations israélo-africaines n’est pas appréciée de la même façon par certains Etats. Ce qui pourrait créer de nouvelles tensions d’envergures au vu des alliances fragiles déjà existantes entre certains Etats.
L’influence d’Israël en Afrique, une domination géopolitique
Pour consacrer le retour en force d’Israël en Afrique, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dû revoir toute sa stratégie diplomatique à l’endroit du continent. Cela s’est matérialisé par une vague de normalisation des relations avec plusieurs pays. Aujourd’hui, Israël entretient des relations diplomatiques avec plus de quarante États africains subsahariens.
Dans ce processus, l’année 2020 a été déterminante avec la reprise des liens avec les Etats comme le Maroc, le Soudan. Ces rapprochements ont d’ailleurs été facilités sous la houlette du président américain Donald Trump. Toutefois, le nombre des représentations de l’Etat israélien sur l’ensemble du continent est encore très faible, soit douze ambassades.
Mais cela ne l’empêche pas de s’affirmer. Cela est visible à travers le nombre croissant d’entreprises israéliennes qui opèrent actuellement en Afrique. C’est-à-dire 1 000 à 1 500 entreprises. La force de proposition est tout aussi diversifiée. Au-delà de la vente d’armes, elle s’étend aux domaines de la sécurité et de la cybersécurité, de l’énergie, de la construction.
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Que peut bien cacher la progression d’Israël en Afrique ?
Selon les observations, les actions d’influence d’Israël en Afrique poursuivent des objectifs bien définis. Il s’agit concrètement pour Israël d’obtenir sa part du gâteau que représente le continent africain. Alors, il lui est impératif de développer son influence continentale face à celle chinoise, russe, allemande et autres.
Par ailleurs, les israéliens luttent pour l’obtention des votes des pays africains à l’Assemblée Générale de l’ONU au cours de laquelle 54 pays africains y sont présents. L’administration Netanyahou cherche également à contrer l’influence de l’Iran en Afrique. Ce dernier s’impose déjà sur le continent dans les domaines comme l’agriculture, l’éducation et de la médecine.
Cependant, l’éternel conflit israélo-palestinien pourrait bien être une nouvelle fois l’entrave à cette nouvelle dynamique. Le rapprochement entre le Niger et l’Algérie ces derniers jours pourrait être un des relais du conflit. Pour preuve, l’Algérie menace déjà de se retirer de l’Union Africaine. Si elle arrivait à mettre à exécution sa menace, sera-t-elle suivie par d’autres pays alliés ? Cette équation est pour le moment sans réponse réelle.
De l’autre côté, cette incursion israélienne en Afrique ne serait pas sans soutien de ses alliés traditionnels notamment les Etats-Unis. Le continent noir est, une fois encore, en train de retrouver un intérêt particulier vis-à-vis des grandes et « moyennes » puissances. Espérons qu’il sortira gagnant de ce jeu géopolitique et géostratégique.
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Tony AMETEPE