Mardi dernier, l’ONG Transparency International a présenté son indice annuel de perception de la corruption à Antananarivo. Celui ci met en lumière les défis persistants en ce qui concerne la lutte contre la corruption à Madagascar. Avec un score de 25/100 en 2023 parmi 180 pays, la Grande-Île révèle des lacunes dans ses efforts pour éradiquer les pratiques corruptrices au sein de l’État.
Ce chiffre, inférieur à la moyenne africaine, souligne la nécessité d’une action plus soutenue pour instaurer une gouvernance plus transparente et responsable. Malgré les discours répétés contre la corruption, les scandales se multiplient à Madagascar, mettant en évidence une impunité persistante. En 2022, la Cour des comptes a pointé du doigt l’exécutif pour la gestion des fonds Covid, soulignant un risque de détournement de 972 millions d’ariary dédiés à la lutte contre la pandémie.
La réalité de la corruption à Madagascar
L’absence d’actions concrètes de la part des instances anti-corruption soulève des questions sur l’efficacité du système de lutte contre la corruption à Madagascar. La directrice exécutive de Transparency Madagascar, Ketakandriana Rafitoson, souligne le décalage entre les discours politiques et les moyens limités alloués aux institutions anti-corruption, contribuant ainsi au maintien du statu quo.
La faiblesse des moyens alloués aux institutions anti-corruption n’est pas le seul défi. L’impunité et l’impuissance entravent également les progrès dans la lutte contre la corruption. L’absence de sanctions effectives contre les actes corrompus renforce un climat où les mauvaises pratiques peuvent prospérer.
Transparency Madagascar appelle à une mobilisation gouvernementale plus significative, soulignant l’importance d’un budget adéquat pour les institutions anti-corruption. Cette impulsion pourrait marquer le début d’une nouvelle ère dans la lutte contre la corruption à Madagascar.
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L’engagement du Gouvernement
Le ministre de la Communication et de la Culture, Augustin Andriamananoro, a exprimé le soutien de l’exécutif à la lutte contre la corruption à Madagascar. Alors que le gouvernement prend la parole pour son second mandat, il s’engage à renforcer les efforts pour éradiquer la corruption. L’objectif est de faire de Madagascar un acteur plus transparent et responsable sur la scène internationale. Cependant, les défis restent immenses, et Transparency International appelle à traduire les discours en actions tangibles.
Face à ces défis, Transparency International fixe des objectifs concrets pour Madagascar. À court terme, l’ONG vise à voir le pays atteindre un score de 30/100 d’ici 2027 à son indice de perception de la corruption. Un objectif réaliste qui nécessitera un engagement continu et des actions concrètes. À plus long terme, l’ambition est d’atteindre un score de 60/100 d’ici 2040, comparable à la performance actuelle du Botswana. Ces objectifs servent de feuille de route pour transformer la réalité de la corruption à Madagascar et renforcer la confiance dans les institutions du pays.
La concrétisation des objectifs fixés par l’ONG nécessitera un engagement soutenu, des réformes institutionnelles et une volonté politique forte. Madagascar se trouve à un carrefour critique où des actions décisives doivent façonner un avenir plus transparent et éthique pour le pays.
Tony A.