Etat de siège dans les provinces de la RDC: les autorités se disent optimistes après 30 jours
L’instauration d’un état de siège dans les provinces de la RDC avait été décrétée par le président Félix Tshisekedi. C’était la réponse du président aux violences incessantes dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Hier, un bilan de trente jours a été dressé au cours d’une conférence de presse et les autorités se disent optimistes. Ceci malgré la persistance des violences.
C’est ce mercredi 09 juin que les autorités militaires et policières de la République Démocratique du Congo ont déclaré, lors d’une conférence de presse, leur satisfecit par rapport à l’état de siège décrété dans le Nord-Kivu et l’Ituri.
Un état de siège dans les provinces, satisfaisant
Les responsables des FARDC (Forces Armées de la RDC), de la Police et le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement ont tenu conjointement cette conférence de presse. Du bilan de la mise en œuvre de l’état de siège dans les provinces indiquées, on peut retenir un satisfecit selon les autorités.
« Durant le séjour de l’équipe gouvernementale à Goma, nous avons enregistré une centaine de reddition des miliciens. Le Premier ministre a reçu un groupe des miliciens venus lui dire leur disponibilité, lui dire qu’ils ont déposé les armes », a affirmé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Toujours selon Muyaya, l’instauration de l’état de siège dans les provinces de la RDC induit « une forte pression des FARDC qui s’exerce actuellement pour neutraliser les groupes armés locaux et étrangers ». Et cette pression « se fait dans l’objectif de les mettre hors d’état de nuire ». Fort de tous ces éléments, le porte-parole du gouvernement pouvait dire : « 30 jours après, nous sommes plutôt optimistes quant à l’atteinte de l’objectif recherché ».
Poursuite des violences malgré l’état de siège dans les provinces
Le remplacement des autorités des deux provinces par des gouverneurs et vice-gouverneurs militaires et les juridictions civiles par des cours militaires était censé mettre fin aux violences des groupes armés. Cependant, de nouvelles attaques ont été signalées dans deux villages dans la nuit de dimanche à lundi. Des attaques qui ont fait 50 morts selon le Baromètre sécuritaire du Kivu.
Ce qui fait dire à Pierre Boisselet, coordonateur du Baromètre sécuritaire du Kivu que, l’état de siège dans les provinces est jusqu’à présent inefficace. Selon lui, les pouvoirs accrus conférés par l’état de siège à l’armée ne sont « probablement pas suffisants pour arrêter la violence dans l’Est ».
Mais le porte-parole du gouvernement se défend. Pour Muyaya « avec la puissance de feu des FARDC depuis la proclamation de l’état de siège, les groupes rebelles ont été mis en déroute. Maintenant, ils s’adonnent à des actes terroristes ». C’est selon lui la « raison pour laquelle, nous avons déploré, la semaine dernière, le massacre d’une cinquantaine de nos compatriotes par les ADF. Parce qu’ils ne sont plus dans les endroits où ils étaient au départ des opérations, ils sont disséminés au sein de la population, et dans leur but, ils vont s’attaquer aux paisibles citoyens ».
Concluant leur bilan sur l’état de siège dans les provinces de la RDC, les conférenciers ont lancé un appel solennel à la population qu’ils ont invité à collaborer avec l’armée en dénonçant systématiquement tous les suspects et complices. Le gouvernement, pour sa part, s’active pour la réinsertion sociale des ex-combattants.
Esso A.