vendredi, juillet 26 2024

L’opposition centrafricaine va-t-elle revenir au dialogue ? Pour l’heure, sa participation au processus de dialogue en Centrafrique est encore incertaine. Malgré le fait que la procédure de levée d’immunité parlementaire ait finalement été suspendue par le président de l’Assemblée nationale, elle campe toujours sur ses positions.

De plus, elle conditionne son retour à la table des discussions par l’obtention de certaines garanties. Plus précisément, l’opposition attend de Touadéra, un retrait définitif de la procédure de levée d’immunité parlementaire.

Une condition non négociable

Au cours de leurs échanges avec le président Touadéra, les opposants ont formellement martelé l’arrêt définitif de la procédure enclenchée contre eux. Ils estiment que c’est l’acte principal à poser par le gouvernement pour leur pousser à prendre part à nouveau au dialogue en Centrafrique. Trois opposants sont principalement touchés par cette mesure.

« L’arrêt des poursuites est une condition non négociable », a fait savoir pour sa part, Me Nicolas Tiangaye, porte-parole de la coalition à l’issue de l’entretien avec le chef de l’État. Même si les propos du président Faustin Archange Touadéra semblent rassurer de la fin des hostilités, l’opposition reste sceptique. Elle attend donc des preuves plus concrètes par crainte de se faire duper.

Lire aussi: CENTRAFRIQUE: DÉTÉRIORATION GRAVE DES RELATIONS ENTRE BANGUI ET LA MINUSCA 

Un dialogue en Centrafrique biaisé

Selon l’opposant, Martin Ziguélé, ancien Premier ministre centrafricain, ce dialogue en Centrafrique a déjà du plomb dans les ailes. Ceci du fait qu’il ne sera pas sassez inclusif en raison de l’absence des groupes armés. Ces derniers sont les principaux instigateurs des troubles sécuritaires dans le pays. Alors il est important de pouvoir composer avec eux pour une paix véritable en Centrafrique.

« Qui crée l’insécurité dans le pays ? A qui le président a déclaré la guerre ? Aux groupes armés ! Quelle est la condition de la paix ? Que les groupes armés acceptent de rentrer dans le processus de paix et de déposer les armes ! Donc il faut qu’il y ait un dialogue inclusif », a souligné Martin Ziguélé. Par conséquent, le futur dialogue centrafricain tel qu’il est présenté par le gouvernement est complètement vide de sens.

En ce qui concerne le duel entre opposition et gouvernement, le gouvernement doit mettre fin à la provocation. « Il faut qu’on règle cette affaire. Il faut qu’il soit mis fin à cette chasse aux sorcières ! Et une fois que cette étape sera remplie, nous devons nous asseoir avec le pouvoir pour que nous puissions discuter des conditions du retour de l’opposition, dans son ensemble, dans le comité préparatoire et dans le processus de dialogue », a suggéré Ziguélé.

Lire aussi: DIALOGUE RÉPUBLICAIN EN CENTRAFRIQUE: LA MISE EN PLACE DU COMITÉ D’ORGANISATION SOUFFRE DE POLÉMIQUES

 

Sandrine A

Previous

Drame au Niger: des classes paillotes attisent la colère des populations

Next

Tensions au Sénégal: les opposants dénoncent un « complot politique»

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Voir Aussi

Ne Manquez Pas

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l'exportation du pétrole nigérien

Pipeline Niger-Tchad-Cameroun : Un nouveau souffle pour l’exportation du pétrole nigérien

Investigateur Africain

Le projet de relier les champs de pétrole d’Agadem au pipeline tchadien de Doba a refait surface, apportant une lueur d’espoir pour l’exportation du brut nigérien. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique relancée par la Sonidep lors du lancement de ses activités amont le 22 juin dernier. Le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, […]

Le général Tiani dresse son bilan un an après le Coup d'État

Un an de transition au Niger : Le discours du Général Tiani passé au crible

Investigateur Africain

Cela fait tout juste un an ce vendredi 26 juillet que la junte militaire du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) a pris le pouvoir au Niger, renversant le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum. Pour marquer cet anniversaire, le général Tiani Abdourahamane, président du CNSP, a prononcé un discours jeudi soir sur […]

armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Armes au Soudan : Amnesty International exige un embargo total

Investigateur Africain

Alors que le pays est dévasté par un conflit sanglant entre généraux rivaux depuis le 15 avril 2023, Amnesty International a lancé un appel urgent à l’ONU pour étendre l’embargo sur les armes à tout le Soudan. Un rapport accablant publié le 25 juillet 2024 révèle que des armes continuent d’affluer malgré les restrictions, exacerbant […]