Au Nigéria, l’administration publique n’a pas fini avec les scandales financiers, ce malgré les mesures en place. Cette fois, c’est autour d’Ahmed Idris de répondre de ses actes face à la justice. Le contrôleur général des finances publiques est accusé d’avoir détourné près de 184 millions d’euros.
Bien que le Nigeria ait engagé d’importantes réformes pour améliorer la gestion des finances publiques, un problème persiste. Il s’agit de la corruption endémique qui sévit dans le pays. Les efforts concertés de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), a permis de grandes avancées. Toutefois beaucoup reste encore à faire pour combattre ce fléau.
Une manœuvre bien ficelée par Ahmed Idris
Selon l’EFCC, l’agence de lutte contre la corruption, Ahmed Idris s’y est pris avec manière pour opérer son coup. Il a soutiré des fonds par le biais de fausses sociétés de conseil. Il s’est également appuyé sur des membres de sa famille et des associés proches pour commettre son forfait.
Autre point saillant, Ahmed Idris aurait utilisé les fonds dérobés comme investissements dans l’immobilier à Abuja et à Kano. De plus, les multiples convocations qui lui ont été adressées se sont soldées par un refus de se présenter. Alors au final, il a été interpellé par l’agence de lutte contre la corruption, lundi dernier.
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Un combat acharné contre la corruption
Pour les populations l’arrestation d’Ahmed Idris est un bon signe. Cela prouve en effet que la politique menée par le président Muhammadu Buhari contre la corruption porte ses fruits. Et qu’il ne s’agit surtout pas d’une chasse aux sorcières comme on l’aurait cru il y a un temps.
« Je soutiens de tout cœur la croisade anti-corruption de l’EFCC. Mais la commission doit améliorer son style de fonctionnement en décourageant l’approche des procès par les médias dans ses affaires. De telles approches semblaient avoir sapé bon nombre de ses poursuites devant les tribunaux », a indiqué pour sa part Yusuf Adebanjo.
Outre Ahmed Idris, Tunde Alao espère que les autres coupables soient aussi arrêtés et inculpés. « Il est flagrant qu’il y ait de nombreux complices qui ont aidé et encouragé les crimes allégués. Qu’est-ce qui est fait à ce sujet ? s’interroge -t-il. Et de poursuivre, « j’espère qu’il sera traduit devant un tribunal compétent sans plus tarder. J’espère également que l’affaire ne sera pas ajournée inutilement ». Rappelons qu’Ahmed Idris a été nommé contrôleur général des finances en juin 2015.
Sandrine A