A partir du 1er janvier 2023, le Burkina Faso sera officiellement exclu de l’accord commercial AGOA (African Growth Opportunities Act). La décision a été prise et communiquée hier mercredi 02 novembre par le président américain Joe Biden, dans une lettre envoyée au Congrès américain. L’exclusion est motivée par plusieurs raisons pertinentes.
Concrètement, l’AGOA est une loi votée en 2000 par le Congrès américain, et consacre un accord de préférences commerciales entre les Etats-Unis et le continent africain. Il a aussi pour vocation d’inciter les pays bénéficiaires à adopter les réformes de politique économique nécessaires en offrant aux exportations africaines un accès privilégié au marché des Etats-Unis. Et lorsque cela est possible, l’AGOA évoluer en accord de libre-échange réciproque avec les partenaires africains qui le souhaitent.
Une dégradation sécuritaire, source d’exclusion de l’AGOA
Selon le président américain Joe Biden, la poussée vers la sortie du Burina Faso de l’AGOA dépend surtout du fait que certains points de l’accord ne sont plus respectés. Il pointe surtout du doigt la dégradation sécuritaire du pays ces dernières années. Notons que le pays a connu en moins d’un an, deux coups d’États.
Le premier a eu lieu le 24 janvier sous la houlette du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré. Le second a été mené le 30 septembre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré qui a été par la suite choisi pour diriger officiellement le pays jusqu’en 2024.
« J’ai pris cette décision car j’ai déterminé que le gouvernement du Burkina Faso n’a pas mis en place, ou fait des progrès continus en vue de rétablir le respect de l’Etat de droit et du pluralisme politique », a expliqué Joe Biden dans sa lettre envoyée au Congrès américain.
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Une possibilité de réintégration
Pour le Burkina Faso, tout n’est pas encore perdu. Le pays peut à nouveau profiter de l’AGOA, s’il fait des efforts particuliers dans un certain sens. C’est à dire qu’il doit remplir certaines conditions. Pour ce faire, il pourra même bénéficier de l’appui des États Unis dans ce processus de réintégration.
« Je vais fournir au Burkina Faso une feuille de route claire leur permettant de réintégrer le programme et notre administration va travailler avec eux afin d’y parvenir », a indiqué l’ambassadrice américaine au commerce, Katherine Tai. Tout compte fait, c’est au Burkina Faso qu’il revient de prendre les décisions nécessaires pour répondre aux conditions de l’accord. Et cela passe surtout par un retour évident à la démocratie.
Soulignons-le, le principal avantage offert par l’AGOA consiste en un accès libre de droits de douane au marché américain pour certains produits.
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