Frappé par un coup d’État le 26 juillet, l’actuelle crise au Niger constitue un bouleversement politique dans la sous-région ouest africaine. Alors les tractations diplomatiques se succèdent pour trouver une issue positive à ce renversement de régime. Pendant ce temps, le régime militaire issu de ce coup d’État a annoncé la formation d’un gouvernement à Niamey, dirigé par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, avec un total de 20 ministres.
Cependant, il faut souligner que cette annonce intervient peu avant un sommet majeur à Abuja. Au cours de cette rencontre, les dirigeants ouest-africains discuteront des mesures à prendre pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum. L’instance sous régionale va-t-elle pouvoir parvenir à la résolution de la crise au Niger ?
Gouvernement Intérimaire malgré la crise au Niger
Pour le régime militaire en place depuis le coup d’État, la formation d’un gouvernement revêt une importance stratégique. Et les bons pions sont placés où il faut. Les ministres de la Défense et de l’Intérieur sont occupés par des généraux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), à savoir le général Salifou Mody et le général Mohamed Toumba.
Dans l’élan de cette crise au Niger, ce gouvernement nouvellement formé pourrait être perçu comme un signe de défi envers les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se réunissent également.
La CEDEAO, l’Union africaine (UA) et les Nations unies ont fait des tentatives diplomatiques pour résoudre la crise au Niger. Cependant, les dirigeants du coup d’État ont empêché une délégation conjointe de se rendre à Niamey. Les chefs d’état-major de la CEDEAO se sont également réunis pour discuter des options d’une éventuelle intervention militaire.
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Appel à la diplomatie et les stakes régionaux
Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a souligné l’importance de bannir les coups d’État dans la région. Selon lui, la Cedeao joue son existence après les putsch au Mali, en Guinée et au Burkina Faso depuis 2020. La CEDEAO se trouve dans une position cruciale, ayant le soutien des puissances occidentales telles que les États-Unis et la France.
Les États-Unis ont, de leurs côtés, exprimé leur préoccupation concernant les conditions de détention du président renversé, Mohamed Bazoum. Soulignons que ce dernier est détenu dans sa résidence présidentielle depuis le coup d’Etat du 26 juillet. La diplomatie américaine a tenté des pourparlers à Niamey, mais des difficultés ont émergé dans ces discussions.
Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a lui aussi exigé la libération du président déchu tout en dénonçant « les déplorables conditions dans lesquelles vivraient le président Bazoum et sa famille ». Le régime actuel au Niger a également émis des accusations contre la France et la CEDEAO, les accusant d’interférences. Les tensions restent vives dans la région, avec des enjeux complexes et des défis diplomatiques.
Steven Edoé Wilson