Environ trois semaines après les violences du 20 octobre dernier, malgré le calme retrouvé, la peur est encore là. Et les opposants du parti « Les Transformateurs » sont les plus grands concernés. Ils craignent surtout d’être la cible des autorités en guise de représailles. Alors ils sont nombreux à jouer le jeu du chat et de la souris.
D’après le gouvernement, les événements du 20 octobre étaient une insurrection préparée. A travers ces manifestations, l’opposition cherchait à enclencher un soulèvement populaire, provoquer des affrontements meurtriers, jusqu’à une guerre civile. Heureusement les forces de l’ordre étaient là pour les en empêcher.
Les Transformateurs obligés de se cacher
Au-delà des gestes d’apaisement visibles des tensions, il semblerait qu’une chasse aux sorcières se passerait en douce depuis un moment déjà. Cela a d’ailleurs conduit l’opposant Succès Masra, a finalement quitté le pays. Il est considéré comme le premier responsable de tout ce drame. Il est principalement visé par les accusations sus évoquées.
Depuis son entrée en clandestinité, les militants du parti Les Transformateurs sont eux aussi apeurés. Ils se sentent obligés de se cacher pour ne pas tomber dans les mailles de leurs détracteurs. « On est vraiment stressé, on est caché, on dort chez les voisins, ma vie est en danger. Les gens nous cherchent même par téléphone, on reçoit des appels », a confié Blaise.
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Une détermination à toute épreuve
« Ces gens me connaissent parce que même parmi nous, on ne sait pas qui est qui, les murs ont des oreilles. Ces gens peuvent nous trahir, à tout moment. Je ne peux pas fuir, je dois rester, ils n’ont qu’à faire ce qu’ils veulent. Avant, il y avait la peur, mais je m’en fiche maintenant. », a exprimé pour sa part Alfredo un mécanicien-chauffeur.
Selon le Comité onusien contre la torture parle, le jeudi noir à Ndjamena a fait entre 50 à 150 morts, plus de 150 disparus, près de 1 400 arrestations, et enfin 600 à 1 100 personnes envoyées à la prison de Koro Toro. Tout compte fait, une instruction est en cours pour clarifier le bilan des victimes et des arrestations.
El Professor