Afin de limiter l’application excessive de la détention préventive en Guinée, le ministre de la justice a pris certaines initiatives. Celles-ci visent surtout à permettre dans les jours à venir de désengorger plusieurs prisons du pays. Le Garde des Sceaux espère ainsi améliorer énormément le système judiciaire du pays.
Notons que le système judiciaire guinéen depuis plusieurs années est confronté à des défis majeurs. A cela s’ajoute le désintérêt de la population à l’égard de la justice et l’existence d’une justice traditionnelle parallèle qui supplante la justice institutionnelle. Alors sans s’en rendre compte, la détention préventive s’est faite régulière et les procès toujours en attentes.
Une série de mesures contre la détention provisoire
Conformément à la note de service adressée aux différents parquets et aux chefs de juridiction, de nouvelles mesures devraient être effectives. Car d’après Maître Moriba Alain Koné, le ministre de la Justice, la détention préventive est appliquée de manière quasi-systématique.
Par conséquent, des mesures correctrices se doivent d’être prises. A cet effet, pour réduire drastiquement le nombre de détenus dans les prisons, le Garde des Sceaux guinéen exige la tenue d’audiences criminelles au plus tard le 31 juillet.
Par ailleurs, une liste nominative de tous les détenus par juridiction, est vivement attendue. La durée et le motif de leur détention doivent être également précisée. Pour ce qui est de la détention provisoire, elle ne devrait être ordonnée qu’en cas d’absolue nécessité.
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Plus de moyens pour le système judiciaire
Pendant de nombreuses années, les autorités s’efforcent tant bien que mal à répondre aux besoins des justiciables. Mais le manque de moyens conséquents s’érige en barrière. Le budget alloué à ce secteur s’avère insuffisant. L’état des infrastructures administratives prouvent suffisamment aussi cette situation.
« Les mêmes problèmes relevés par le ministre sont soulevés par notre organisation. C’est-à-dire l’absence de moyens logistiques pour le transport des détenus. La majorité des juridictions aussi disent qu’elles ont la volonté d’organiser les procès, mais qu’elles n’ont pas de budget de fonctionnement », a déclaré Alseny Sall, porte-parole de l’OGDH.
« Les déclarations ne suffisent pas, pour régler le problème. Il faut aussi des politiques vraiment concrètes », a -t-il rajouté. Tout compte fait, malgré des bonnes volontés ponctuellement constatées, il y a nécessité de réformer le secteur de la justice. Cela permettra d’en finir pour de bon avec l’usage abusé de la détention préventive.
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