En une semaine, des violences au Darfour, ont engendré la mort d’une centaine de villageois. Et pour cause de nouveaux affrontements consécutifs entre pasteurs nomades et agriculteurs africains. Les deux groupes se disputent une parcelle de terre, autour du massif du Jebel Moon.
Face à l’accentuation de ces nouvelles violences au Darfour, Volker Perthes, chef de la mission de l’ONU est sorti de son silence. Il exhorte les antagonistes à abandonner le chemin des affrontements sanglants. Pour l’heure, le bilan fait état d’au moins 130 morts et une vingtaine de villages brûlés. Le nombre de personnes déplacées quant à lui continue de s’accroitre en milliers.
Des violences au Darfour aux causes profondes
Selon un chef communautaire local, le conflit ayant conduit à ces nouvelles violences au Darfour entre les tribus Riziegat et Gimr ne date pas d’aujourd’hui. Cette fois ci par contre, il aurait été déclenché par un acte anodin. Malheureusement les choses auraient rapidement dégénéré. Les milices armées s’en sont impliquées.
Résultats de part et d’autre, des représailles et de contre-représailles entre groupes d’autodéfense. « Les miliciens étaient à motos, accompagnés de pick-up des forces de soutien rapide, armés de mitrailleuses. On a essayé de les repousser, mais ils attaquaient à l’arme lourde. Ils ont encerclé le village, personne ne pouvait sortir. Ils ont tué des enfants, tout pillé, tout brûlé », témoigne Al-Tom Adam, un rescapé.
Pour Saiffedine Osman, avocat et porte-parole des Gimrs, le problème serait politique. « Ce n’est pas un problème tribal. Ce sont des attaques menées par des gens armés et organisés dont le but est de déplacer par la force les habitants, jusque dans les villes », a-t-il déclaré.
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Une crise à désamorcer au plus vite
Face à cette montée des violences au Darfour, Volker Perthes convie les différents acteurs à l’entente. C’est-à-dire à une résolution pacifique du conflit. « Le cycle de violence au Darfour est inacceptable et met en évidence les causes profondes qui doivent être traitées. J’appelle les dirigeants communautaires, les autorités et les groupes armés à désamorcer et à assurer la protection des civils », a-t-il indiqué.
Pour les citoyens comme Mokhtar, cet appel est insuffisant pour résoudre comme il se doit ce conflit. Des actions concrètes devraient être posées de part et d’autre. Par conséquent, la responsabilité des autorités soudanaises ne doit pas être la seule alternative.
« Suffit-il de faire appel aux autorités et aux généraux de guerre ? S’il vous plaît, faites quelque chose de sérieux pour mettre fin à cette violence incessante et pour restaurer la paix et la démocratie dans ce pays déchiré », interpelle pour sa part Muhammad.
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