La présence de mercenaires russes de Wagner au Mali continue d’attiser la polémique. Les mises en garde de la communauté internationale ne semblent apparemment pas éteindre la volonté des nouvelles autorités maliennes à entrevoir d’autres partenariats. Selon les dernières informations, de hauts cadres de Wagner sont à Bamako depuis le 22 novembre.
Qu’en est-il en réalité ? Serait-ce le début du déploiement imminent des mercenaires russes de Wagner au Mali ? Les partenaires de Bamako vont-ils vraiment mettre leurs menaces à exécution ? Quel en serait l’impact sur le Mali et la région du Sahel. Du coté des autorités maliennes, l’information n’est ni confirmée ou contestée.
Une arrivée de mercenaires russes à Bamako démentie
Même si les premiers indices annoncent l’arrivée très prochaine des mercenaires russes, selon le gouvernement malien, il n’en est encore rien. Ceci d’autant plus que jusqu’à présent, aucun contrat n’a cependant été signé avec le groupe Wagner.
La seule présence évidente de la société Wagner se limite à des géologues russes. Ceux-ci ont simplement pour mission d’estimer les gisements aurifères du pays. De plus, les autorités de la transition n’hésitent pas non plus à brandir la carte de la souveraineté, dont elles exigent le strict respect.
Soulignons que l’appui militaire de Wagner va couter à l’Etat malien cent millions d’euros par an. Toutefois, ce service pourrait être payé en nature par le bais de la gestion de certains sites miniers. « Nous pensons, que la priorité des priorités, c’est d’abord la sécurité, donc aucun montant, aucun milliard, ne saurait prévaloir l’âme des Maliens », a indiqué Adama Diarra, membre du Conseil national de transition.
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Une difficulté à tenir le terrain
Selon le général Bruno Clément-Bollée, consultant international en matière de sécurité en Afrique, les mercenaires russes ne pourraient à eux seuls réussir là où les autres auraient apparemment échoué. C’est-à-dire mettre les terroristes hors d’état de nuire au Mali avec un effectif de soldats inférieur à celle de la coalition internationale comprise entre 35 et 40 000 hommes.
« Là, on parle de 1000 soldats russes ou 1000 mercenaires qui vont être isolés, qui vont travailler avec les forces armées maliennes, j’imagine. Mais tout ce beau monde sera livré à lui-même. En termes d’efficacité, ce sera extrêmement difficile pour eux de tenir le terrain, ce sera quasiment même impossible », a indiqué Clément-Bollée.
Pour ce qui est d’une probable cohabitation entre soldats français de Barkhane et mercenaires russes de Wagner, elle n’est toujours pas envisageable. Ce même si aujourd’hui, la menace d’un retrait des autres partenaires du Mali ne semble plus avoir sa place. « s’il y a confirmation de Wagner, on est au pied du mur. Il y aura une décision collective à prendre pour poursuivre ou non l’engagement », a souligné l’ancien commandant de l’opération Licorne.
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El Professor