Depuis son coup d’État le 5 septembre dernier, le président Doumbouya ne cesse de surprendre par sa bonne volonté à œuvrer à la refondation de la Guinée. Il reste résolu, à faire de la transition guinéenne, une réussite. Les sanctions de la Cédéao à son encontre n’ont pas du tout faibli son engagement.
Concrètement, les putschistes guinéens sont interdits de voyager et leurs avoirs ont également été gelés. La Cédéao a par ailleurs nommé, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, pour aider à la réussite rapide de la transition en Guinée. Mais sa personne a été récusée par le gouvernement de transition, qui juge sa présence inutile et encombrante car le pays n’est pas en crise.
Un coup d’état nécessaire du président Doumbouya
Au cours de son premier entretien international sur les médias RFI et France 24, le colonel Mamadi Doumbouya, n’a pas manqué de souligner les raisons fondamentales l’ayant conduit à renverser Alpha Condé. Pour lui c’était un devoir envers sa chère patrie acculée par de nombreux défis liés à la mauvaise gouvernance instaurée par son prédécesseur.
« Depuis plusieurs années, nous avons eu des dysfonctionnements de nos institutions, liés souvent à la tension sociopolitique dans notre pays. Et les Guinéens ne se regardaient plus comme des frères. Il se regardaient comme des adversaires politiques », a expliqué le président Doumbouya. Et de poursuivre, « la gabegie financière de notre pays nous a poussés à prendre nos responsabilités ».
Pour l’aspect de la trahison évoqué à la suite du coup d’Etat, par plus d’un, il n’en est rien. Le président Doumbouya, estime être plutôt au service du pays et non à la solde d’un homme. De plus quand on s’en tient au fait qu’après 63 ans, les hôpitaux soient infréquentables, les routes inexistantes, la pauvreté des populations, il est évident de vouloir changer les choses. Il était donc impératif pour lui et tous les guinéens de prendre en main leur destin.
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Fermer tous les robinets
Afin de remettre la Guinée sur les rails, le président Doumbouya reste convaincu du fait que plusieurs mesures drastiques doivent être prises. La transparence et une saine gestion des deniers publics doivent être de mise. C’est seulement ainsi que plusieurs choses pourraient être rectifiées. Sur cette base, la Guinée amorcerait un nouvel élan.
« Nous faisons tout quand même pour arrêter l’hémorragie dans notre pays. Et depuis notre arrivée, nous avons essayé de fermer tous les robinets, parce que, pour moi, les deniers publics ne sont pas quelque chose avec quoi on peut jouer », a martelé le président Doumbouya.
En ce qui concerne la durée de la transition et l’organisation des prochaines élections, la lourde responsabilité revient au Conseil national de la transition (CNT). « Le CNT a pour mission de réécrire le texte, c’est-à-dire la Constitution. Une nouvelle Constitution, ça ne se sera plus une Constitution copiée-collée du pays. Nous allons mettre à plat tous nos problèmes et réécrire une Constitution adaptée aux problèmes de la Guinée pour trouver toutes les solutions nécessaires pour l’émergence de notre pays », a rassuré Doumbouya.
Quant au sort de l’ancien président Alpha Condé, cela relève désormais de la justice guinéenne. Celle-ci aura à œuvrer en toute indépendance pour rendre au peuple tout entier l’ordre qu’il mérite.
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