Suite à la conjugaison des efforts et à la collaboration entre la médecine moderne et celle traditionnelle, les choses semblent évoluer. C’est dans cette optique que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré samedi qu’elle encourageait l’Afrique. Il s’agit d’un soutien à la recherche sur les médecines naturelles face à la Covid-19 et d’autres épidémies.
En effet, la pandémie de la Covid-19 a relancé le débat sur l’efficacité de la médicine traditionnelle. Au départ, tout le monde se méfiait d’une quelconque solution provenant de la médecine traditionnelle en Afrique. On se rappelle de toutes les polémiques ayant alimenté le remède malgache. La raison est quand même toute simple. Il faut que l’efficacité de ces remèdes africains soit testée scientifiquement.
Un protocole pour des essais cliniques approuvé
Si l’OMS approuve un protocole pour les essais cliniques, c’est dire que la solution peut venir d’Afrique. En Afrique, la place de la médecine traditionnelle est toujours d’actualité. D’ailleurs, certains remèdes africains seraient plus efficaces que les produits scientifiques des pharmacies.
La médecine traditionnelle arrive à guérir des maladies en cas d’échec de la médecine moderne. Avec la pandémie de la Covid-19, plusieurs pays africains à l’instar du Togo se sont lancés dans les recherches traditionnelles. Dans la plupart des cas, des recherches se sont révélées fructueuses.
Mais, ce n’est qu’après les essais cliniques qu’on pourra confirmer ou infirmer l’efficacité de ces remèdes. C’est suite à cette évolution que les experts de l’OMS et deux autres organisations se sont prononcés. Ces organisations ont donc « approuvé un protocole pour des essais cliniques de phase 3 de phytothérapie pour la Covid-19 ». C’est à travers un communiqué en date du 19 septembre que l’OMS a donné la précision.
« Les essais cliniques de phase 3 sont essentiels pour évaluer pleinement la sécurité et l’efficacité d’un nouveau produit médical », a rappelé l’OMS. « Si un produit (…) s’avère (…) de qualité assurée, l’OMS recommandera une fabrication locale », affirme Dr Prosper Tumusiime. Et ceci « à grande échelle et rapide », a-t-il précisé.
L’obligation de respecter les processus scientifiques
Le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies et la commission des affaires sociales de l’Union Africaine sont les deux partenaires de l’OMS. Ils sont regroupés au sein d’un Comité d’experts régionaux sur les médecines traditionnelles pour la Covid-19.
Les essais cliniques requièrent le respect des processus scientifiques qui sont un peu long. Dans la phase 1, le médicament est testé sur des patients souvent très malades. « On doit le tester dans cette phase-là pour savoir à quel point il est toléré chez l’humain. », selon Jonathan Jarry, communicateur scientifique.
En phase deux, l’échantillonnage est plus gros pour ainsi vérifier son efficacité. « Et finalement, on teste contre la thérapie conventionnelle pour voir si le nouveau traitement est supérieur », estime Jonathan Jarry.
Dr Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS pour l’Afrique, a rappelé que les Etats africains se sont engagés en 2000. Cet engagement portait sur la soumission des remèdes traditionnels à des essais cliniques.
« Je recommande que ces résolutions (…) soient suivies », a-t-elle précisé. « Nous vivons des temps difficiles, je peux comprendre la nécessité de trouver des solutions. », a-t-elle reconnu. « Mais j’encourage le respect des processus scientifiques sur lesquels nos gouvernements se sont engagés », a-t-elle fait savoir.