Derrière les rideaux rouges du théâtre politique français, une vieille connaissance refait surface. Malgré son costume de suprématie raciale et de nationalisme exacerbé, l’extrême droite parvient à fasciner encore et encore, telle une pièce de théâtre que l’on regarde sans cesse, en se demandant pourquoi on revient toujours à ces vieux rôles.
Depuis plusieurs décennies, la France entretient une relation complexe avec l’extrême droite, une doctrine imprégnée de vulgates exagérées. Cette idéologie, autrefois rejetée après les ravages de la Première Guerre mondiale, réémerge aujourd’hui, semblant inappropriée dans une société moderne. Pourtant, l’extrême droite semble toujours trouver une place dans la politique française, alimentée par des peurs et des ressentiments profondément ancrés.
Les Français et l’Art du Jonglage Idéologique
En effet, depuis plus de 20 ans, la France jongle avec l’extrême droite, bien qu’elle entretienne des relations étroites avec le reste du monde. Les Français eux-mêmes peinent à se dissocier de cette contradiction : une France à la fois inclusive et exclusive. Il existe un lien fondamental entre l’extrême droite et le fascisme en France, un lien qui pousse de nombreux Français à voter pour des partis d’extrême droite malgré une apparente distance idéologique avec ces positions.
La Peur comme Moteur du Vote Extrémiste
Peut-être assistons-nous à la fin d’un monde, non pas pour un progrès, mais pour un retour à un passé idéalisé. Quand un système se sent menacé, il devient plus violent, comme en témoigne la montée du discours sur le « grand remplacement ». Des figures comme Éric Zemmour exploitent ces peurs, proposant une vision réactionnaire qui séduit de nombreux jeunes, attirés par une fausse nostalgie d’une France mythifiée.
Le vote pour l’extrême droite est souvent motivé par la peur. Face à des changements rapides et des incertitudes économiques, beaucoup préfèrent se réfugier dans des certitudes nationalistes. Le chômage et l’augmentation du coût de la vie sont des facteurs concrets qui poussent les électeurs vers des solutions simplistes et radicales.
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Les Médias : Complices Involontaires ou Architectes de la Normalisation ?
Les médias jouent un rôle crucial dans cette dynamique. En banalisant les discours extrémistes, ils contribuent à normaliser des idées autrefois marginales. La promotion médiatique de figures comme Jordan Bardella et Éric Zemmour en est un exemple flagrant. Cette exposition constante renforce leur légitimité et leur influence.
La France, avec son passé colonial et impérial, a du mal à se libérer de ses anciens réflexes de domination. Cette difficulté se reflète dans la montée de l’extrême droite, qui capitalise sur des peurs et des ressentiments issus de ce passé non résolu. La gauche, quant à elle, peine à contrer cette montée, souvent en proie à des dilemmes identitaires et à une incapacité à proposer des alternatives économiques et sociales convaincantes.
À l’échelle européenne, la situation est similaire. Des pays comme l’Italie et la Finlande voient aussi la montée de l’extrême droite, une tendance qui menace l’équilibre politique et social du continent. L’Europe de gauche est souvent paralysée par le chantage identitaire imposé par l’extrême droite, manquant de courage pour proposer des solutions inclusives et progressistes.
Ainsi, la montée de l’extrême droite en France et en Europe est le symptôme d’un malaise plus profond. C’est une réaction à des peurs et des incertitudes, mais aussi le résultat d’une longue histoire de contradictions et de dominations non résolues. Pour contrer cette tendance, il faudra plus qu’une simple opposition idéologique. Il faudra un engagement profond pour résoudre les inégalités économiques et sociales et pour construire une société réellement inclusive et démocratique.
Mais pour l’instant, ce qui est manifeste, c’est que les dirigeants actuels de l’extrême droite projettent de pérenniser ce mouvement pour les cinquante années à venir. Leur âge avancé suggère une planification à long terme. Bardella pourrait même envisager de devenir Premier ministre, une évolution qui, bien que surprenante au premier abord, s’inscrit dans la continuité des précédents développements politiques ; après tout, si Attal a occupé cette fonction, pourquoi devrions-nous être étonnés ?
Par Richard G. BITENIWOE, un citoyen du continent Africain