N’djamena, la capitale du Tchad, a été marquée la nuit du 18 au 19 juin par une catastrophe avec l’explosion dévastatrice d’un important dépôt de munitions. Cette tragédie a coûté la vie à au moins dix personnes et a semé le chaos en projetant des engins explosifs à travers la ville. Après des semaines d’efforts intenses, les opérations de déminage touchent enfin à leur fin, marquant une étape cruciale dans la sécurisation de la ville.
Depuis le début des opérations de déminage le 18 juin, neuf équipes de démineurs ont travaillé sans relâche pour sécuriser N’djamena. Ces hommes courageux affrontent quotidiennement des conditions extrêmement difficiles, mettant leur vie en danger pour protéger la population locale. Armés de moyens de protection limités, ils ont dû faire face à des munitions encore actives, certaines avec leur mécanisme toujours enclenché, posant un danger constant.
Un déminage dans des conditions périlleuses
Pour garantir la sécurité de la capitale tchadienne, les démineurs ont été confrontés à divers types d’engins explosifs, allant des obus aux missiles sol-air et même des bombes au phosphore blanc. Malgré ces défis dans le cadre de ce déminage, leur détermination à assurer la sécurité des habitants de Ndjamena est restée inébranlable. Chaque jour apporte de nouveaux défis, surtout avec l’arrivée des premières pluies qui enfouissent des débris sous le sol, nécessitant un travail de creusage intensif pour les extraire.
À ce jour, plus de 6 000 engins explosifs ont été récupérés par les équipes de déminage, un chiffre impressionnant qui souligne l’ampleur de la tâche. Ces engins seront transportés et détruits dans un site sécurisé situé à quelques dizaines de kilomètres de Ndjamena, d’ici la semaine prochaine, selon le général Adoum Abakar Guerdi, directeur du génie militaire.
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Réparation et reconstruction : un long chemin à parcourir
Le chemin vers la normalité pour l’instant reste semé d’embûches : la dépollution du site de l’explosion prendra plusieurs mois, tandis que les équipes du ministère de l’Action sociale s’activent pour aider les victimes et les sinistrés. « En étant démineur, tu es engagé à aller jusqu’au bout. Tu ne peux pas laisser des munitions auprès de la population », a confié l’adjudant-chef Pattayamou, l’un des nombreux héros anonymes de cette opération conscient du danger constant qu’ils affrontent pour sécuriser leur ville et ses habitants.
Le coût des réparations suite à cette catastrophe a été estimé à plus de 11 millions d’euros par le Premier ministre, qui a sollicité l’aide des partenaires internationaux pour répondre à cette urgence. En parallèle, une enquête sur les circonstances de l’incendie a été confiée aux renseignements militaires, visant à comprendre les causes exactes de l’accident et à éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise à l’avenir.
Cette crise en matière de sécurité et de gestion des munitions, invite les autorités tchadiennes à améliorer les conditions de stockage et à renforcer les mesures de sécurité pour protéger la population civile. Alors que les opérations de déminage touchent à leur fin, N’djamena se prépare à un long processus de reconstruction et de guérison, avec l’espoir de prévenir de futures tragédies de ce genre.
Tony A.