En République Centrafricaine, la crise des carburants est devenue un problème majeur, entraînant des mesures drastiques de la part du gouvernement. Mercredi 5 juin, les autorités ont décidé de réquisitionner six des onze stations-service du réseau Tamoil à Bangui. Cette décision, annoncée par le ministre chargé du Développement de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques, vise à pallier les carences d’approvisionnement en carburant qui affectent gravement l’économie du pays.
Cette crise des carburants en Centrafrique révèle surtout les vulnérabilités de l’approvisionnement énergétique du pays et les défis auxquels sont confrontées les entreprises comme Tamoil. Les mesures prises par le gouvernement visent à stabiliser la situation à court terme, mais des solutions durables seront nécessaires pour garantir un approvisionnement fiable en carburant et soutenir la reprise économique du pays.
Réquisition et sanctions : le gouvernement prend les devants de la crise des carburants
Les six stations-service réquisitionnées seront confiées à des gestionnaires pour une période de 45 jours. Leur mission est de garantir un approvisionnement régulier en carburant, de payer les salaires du personnel et de contribuer au paiement des taxes, selon le communiqué officiel.
Cette mesure fait suite à une amende de 200 millions de FCFA (environ 300 000 euros) infligée à Tamoil par Arthur Bertrand Piri, ministre des Hydrocarbures. Le ministre reproche à la société, qui a repris les activités de Total, de ne pas assurer l’approvisionnement de ses stations-service, causant ainsi « des dommages importants sur le plan économique, financier et social ».
Cependant, une source proche de Tamoil se défend en précisant que l’entreprise n’est pas responsable des approvisionnements en carburant dans le pays. Depuis septembre dernier, cette tâche a été confiée en exclusivité à l’entreprise camerounaise Neptune. Cette exclusivité d’importation crée des tensions au niveau des stocks, affectant non seulement Tamoil, mais aussi l’ensemble des distributeurs de carburant en Centrafrique.
Lire Aussi : DETTES FISCALES : DES SUCCURSALES DE TAMOIL RCA PRIVÉES D’APPROVISIONNEMENT
Une crise d’approvisionnement qui paralyse le pays
Ces dernières semaines, l’essence est devenue une denrée rare aux pompes de Bangui, tant dans les stations Tamoil que chez ses concurrents. Des entreprises privées se plaignent de subir la crise des carburants et de ne pas pouvoir obtenir les quantités nécessaires au bon fonctionnement de leurs activités. La principale cause de cette crise des carburants est l’insuffisance des stocks disponibles, l’essence acheminée par la route via Douala par des camions citernes étant insuffisante pour répondre aux besoins du pays.
La situation est exacerbée par les tensions logistiques et les difficultés d’importation. Tamoil, malgré les défis, reste déterminée à poursuivre ses opérations en Centrafrique. La société, appartenant à la banque d’affaires Rochefort & Associés, s’engage à rouvrir des stations-service en province et à redémarrer ses activités à l’aéroport. Cette résilience témoigne de la volonté de Tamoil de surmonter les obstacles et de continuer à fournir des services essentiels malgré un contexte difficile.
Tony A.