Le président camerounais, Paul Biya, a récemment annoncé des mesures visant à atténuer les effets de la hausse des prix des carburants sur les populations. En effet, ces dernières semaines ont été marquées par une augmentation significative des tarifs à la pompe, entraînant une pression financière accrue sur les ménages.
Dans cette optique, le gouvernement a décidé d’augmenter les salaires des fonctionnaires et agents de l’État de 5% et de revaloriser les allocations familiales pour les travailleurs du public et du privé de 60%. Ces initiatives visent à soulager les tensions économiques et sociales qui pèsent sur le pays.
Les efforts de Biya salués, mais insuffisants
La décision de Paul Biya d’augmenter les salaires des fonctionnaires et agents de l’État de 5% a été accueillie avec un mélange de satisfaction et de scepticisme. Si cette augmentation est perçue comme une réponse bienvenue aux difficultés financières croissantes, certains estiment qu’elle reste insuffisante pour compenser pleinement l’impact de la hausse des prix des carburants.
Jean Marc Bikoko, président d’un important syndicat du secteur public, souligne que cette augmentation ne couvre qu’une fraction de l’augmentation du coût de la vie, tout en évoquant les défis persistants auxquels sont confrontés de nombreux travailleurs au Cameroun.
Parallèlement à l’augmentation des salaires, le gouvernement sous instruction de Biya a également décidé de revaloriser les allocations familiales pour les travailleurs du public et du privé à hauteur de 60%. Cette mesure vise à soutenir les familles face aux pressions financières croissantes. Cependant, cette revalorisation est critiquée pour sa portée limitée, excluant une grande partie de la population active qui ne bénéficie pas de ces allocations.
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Exploration d’autres solutions
Par ailleurs, Jean Marc Bikoko a souligné l’importance d’étendre ces avantages à tous les parents, qu’ils travaillent ou non. Ceci afin d’assurer une protection sociale plus équitable pour l’ensemble de la population. En dépit de ces mesures initiées par Biya, certains acteurs appellent à explorer d’autres solutions pour améliorer la situation économique et sociale du Cameroun.
Parmi les suggestions avancées figure la réduction du train de vie de l’État, notamment en révisant les avantages accordés aux ministres et hauts fonctionnaires. Cette mesure permettrait de dégager des ressources supplémentaires pour faire face aux contraintes financières actuelles. Par ailleurs, des négociations sont en cours entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur la question de la revalorisation du salaire minimum, dans le but de garantir des conditions de vie décentes pour l’ensemble des travailleurs du pays.
En somme, les mesures prises par le gouvernement camerounais visent à répondre aux défis économiques et sociaux exacerbés par la hausse des prix des carburants. Cependant, leur efficacité à long terme dépendra de leur capacité à assurer une protection sociale plus étendue et à promouvoir une gestion financière plus responsable au sein de l’État.
Sandrine A.