Depuis le début des troubles politiques au Sénégal, les regards se tournent vers Macky Sall, président en fonction, en attente de son plan de sortie de crise. Dans un éditorial percutant publié ce mardi, le directeur de publication de « Jeune Afrique », Marwane Ben Yahmed, lève le voile sur les intentions du président sénégalais pour sortir le pays de cette impasse politique.
Face à une situation tendue et une pression croissante, Macky Sall semble déterminé à agir rapidement pour restaurer la stabilité et garantir des élections présidentielles transparentes et inclusives.
La feuille de route de Macky Sall
Selon Marwane Ben Yahmed, Macky Sall envisage de mener des concertations politiques pour parvenir à un consensus sur les règles du jeu électoral. L’objectif est de garantir une élection présidentielle inclusive en élargissant le nombre de candidats et en révisant le système des parrainages. En effet, le président sénégalais envisage de limiter les parrainages à l’approbation des élus, tout en promulguant une loi d’amnistie pour apaiser les tensions politiques.
Cette stratégie vise à désamorcer les tensions et à favoriser un climat propice à des élections libres et équitables. Cependant, le principal défi auquel Macky Sall doit faire face est la date butoir du 2 avril, marquant la fin de son mandat présidentiel. Contrairement aux demandes de ses détracteurs, qui exigent son départ à cette date, le président sénégalais estime qu’il doit rester en poste jusqu’à l’intronisation de son successeur élu.
Toutefois, si aucune élection n’est organisée d’ici là, Macky Sall conserve légalement son fauteuil présidentiel sans enfreindre la Constitution. Pourtant, cette situation soulève des questions sur la légitimité de son maintien au pouvoir et la nécessité d’un processus électoral transparent et démocratique.
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Une date butoir en suspens
Malgré ces défis, Marwane Ben Yahmed reste optimiste quant à la possibilité de trouver une solution. Il suggère que Macky Sall pourrait obtenir un consensus avec les principaux acteurs politiques pour repousser la date des élections et garantir leur organisation dans des conditions optimales.
Dans cette optique, une alliance politique pourrait être formée entre la coalition présidentielle BBY, dirigée par Amadou Ba, et d’autres partis d’opposition tels que le PDS de Wade, Rewmi d’Idrissa Seck, voire Taxawu Senegaal de Khalifa Sall. Ensemble, ils pourraient former un front républicain pour faire face au défi posé par le Pastef, et permettre au peuple sénégalais de choisir librement son prochain dirigeant lors des élections à venir.
En somme, le plan de sortie de crise de Macky Sall repose sur la recherche d’un consensus politique, la garantie de l’inclusivité électorale, et la préservation de la stabilité institutionnelle du Sénégal. Alors que le pays fait face à une période cruciale de son histoire politique, la clé du succès réside dans la capacité de toutes les parties prenantes à œuvrer ensemble pour un avenir démocratique et prospère.
Tony A.