Guillaume Soro, ancien Président de l’Assemblée nationale et ex-Premier ministre de la Côte d’Ivoire, a annoncé le 12 novembre 2023 la fin de son exil. Cette décision soulève de nombreuses questions quant aux conséquences politiques et judiciaires qui pourraient en découler.
Après 4 ans et demi loin de son pays, Soro l’ancien allié du président Ouattara ne précise pas clairement s’il reviendra en Côte d’Ivoire ou optera pour un pays voisin. Dans une courte vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Guillaume Soro a toutefois évoqué ouvertement son désir de mettre fin à son exil, exprimant le sentiment de vivre loin de sa « terre ancestrale et natale d’Afrique ». Cependant, l’annonce ne détaille pas les modalités de son retour, laissant ainsi place à des hypothèses multiples.
Une décision audacieuse et légitime
Dans ce sillon de réflexions, une des interrogations majeures concerne la destination exacte de Soro. Sur ce point son directeur de campagne, Moussa Touré, indique qu’il « restera en Afrique pour faire face à son destin ». Il a même suggéré la possibilité d’une domiciliation dans un autre pays de la sous-région. Si cette éventualité se réalisait, quelle serait la réaction des autorités ivoiriennes ? Celles-ci pourraient voir d’un mauvais œil la présence de l’ancien chef rebelle sur le territoire d’un pays voisin.
Guillaume Soro n’hésite pas à accuser le président ivoirien Alassane Ouattara de vouloir le traquer partout où il se trouve. La référence à une tentative d’arrestation à Istanbul renforce les tensions entre les deux figures politiques. Alors si Soro décide de rentrer en Côte d’Ivoire, comment les autorités réagiront-elles à sa présence, en particulier étant donné les condamnations judiciaires qui pèsent sur lui ?
Dans son discours, Soro met également en lumière sa volonté de ne pas être considéré comme un fugitif et réaffirme son innocence face aux charges qui lui sont reprochées. Ce positionnement soulève la question de l’impact potentiel sur la scène politique ivoirienne. Comment son retour pourrait-il influencer la dynamique politique, notamment à la lumière de ses ambitions déclarées de se présenter à l’élection présidentielle de 2025 ?
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Soro, une menace au régime Ouattara ?
A l’approche des élections futures, le possible retour de Guillaume Soro génère un ensemble d’hypothèses. Cela pourrait intensifier les tensions politiques déjà existantes en Côte d’Ivoire, en particulier compte tenu de ses antécédents en tant qu’ancien chef rebelle et ses relations tendues avec le président Alassane Ouattara. La présence de Soro sur le territoire ivoirien pourrait entraîner une période d’instabilité politique, avec des manifestations, des mobilisations populaires et des réactions diverses de la part des partisans et des opposants.
Sur le plan politique, le retour de Soro pourrait aussi provoquer des réalignements, avec des acteurs clés réévaluant leurs alliances et positions en fonction de cette nouvelle donne. Cela pourrait changer l’équilibre des forces au sein du paysage politique ivoirien. Ses intentions déclarées en faveur de la réconciliation nationale pourraient influencer le discours politique et susciter des débats sur la manière dont le pays peut avancer vers l’unité, en dépit des divergences politiques passées.
Tout compte fait, les réactions des autorités ivoiriennes face à l’éventuel retour de Soro seront cruciales. Des arrestations potentielles, des négociations politiques ou des réponses diplomatiques pourraient façonner la manière dont la situation évolue. Il faut souligner que des grandes figures politiques comme Laurent Gbagbo, Charles Blé-Goudé récemment ont pu faire leur retour en Côte d’Ivoire.
Tony A.