L’affaire sur les parrainages au Benin fait réagir l’opinion publique béninoise. L’Église catholique, dans sa logique de contribuer à des élections inclusives s’est invitée dans les affaires de la nation. Une démarche exécutée par le biais de son Observatoire de la gouvernance. Elle demande la suppression des parrainages au Benin requis pour l’élection présidentielle du 11 avril 2021.
Selon la règle des parrainages, les partis politiques doivent recueillir 16 parrainages afin de pouvoir présenter un candidat à l’élection présidentielle du Bénin. Y a quelques jours déjà, cinq recours ont été déposés par des citoyens et opposants devant la Cour constitutionnelle. Les requérants contestent la règle des parrainages et veulent obtenir de la part des juges l’inapplicabilité de la disposition ainsi que le principe du parrainage. Car seul le président est dans les meilleures dispositions pour obtenir aisément les fameuses signatures exigées.
Parrainages au Bénin, une absence de consensus
Selon les résultats de l’enquête menée par l’Observatoire de la gouvernance, beaucoup d’actions gouvernementales ont été menées sans consensus. C’est le cas notamment de la révision de la constitution, de la modification de la charte des partis. L’introduction du parrainage pour les candidats à la présidentielle n’est pas du reste.
Alors bien que des avancées aient été constatées, la gouvernance démocratique quant à elle a pris un coup. Alors l’Église, par la voix du Père Nathanaël Soede, exhorte le Parlement et la Cour constitutionnelle à prendre les mesures requises pour une suppression du parrainage.
Pour le Président de l’observatoire, la règle des parrainages au Bénin soulève des problèmes qui rendent difficile son application. Cette situation risque à terme d’empêcher l’élection présidentielle d’être crédible et pacifique.
Parrainages au Bénin, une pléiade de requêtes
Pour que les élections à venir puissent connaitre la participation de plusieurs candidats, l’église demande également un retour possible des Béninois exilés. Ces deniers ont été contraints de quitter le pays pour plusieurs raisons.
L’Eglise invite, ainsi, le gouvernement béninois à réintégrer le protocole permettant aux citoyens de saisir la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples CADHP. Par conséquent, les citoyens se sentant lésés pourraient obtenir justice auprès de ces juridictions.
L’observatoire réclame également l’organisation de funérailles pour les victimes des violences liées aux législatives de 2019. Un geste de compassion à l’endroit des familles éplorées avant les élections est aussi attendu.