Maurice Kamto, l’opposant camerounais compte déployer divers moyens pour arriver à ses fins. En effet, les autorités camerounaises ont interdit toute manifestation publique dans la région du Centre, dont le chef-lieu est Yaoundé. Cette mesure vise à prévenir les troubles à l’ordre public, selon le gouverneur de la région.
Pour prévenir tout trouble à l’ordre public, le gouverneur du centre a interdit dans la région, les manifestations non déclarées. Cette mesure, indique l’autorité, concerne les réunions et manifestations publiques. Elle entre en vigueur ce vendredi, jusqu’à nouvel an. « Tout contrevenant sera exposé aux sanctions de la réglementation en vigueur », met en garde le gouverneur.
Pour sa part, le ministre de l’Administration territoriale s’est adressé aux « politiciens sans scrupules en quête d’une hypothétique notoriété ». Selon lui, l’agenda de ces politiciens vise à « perturber la tranquillité des camerounais, (lors) de l’élection des conseillers régionaux ». « Tous les fauteurs de trouble, quels qu’ils soient, répondront de leurs actes devant les instances judiciaires », a prévenu Paul Atanga Nji. Et d’ajouter que le rouleau compresseur des forces de l’ordre « sera immédiatement mis en branle sans complaisance ».
La demande de Maurice Kamto et l’opposition entière
L’opposition camerounaise prépare des manifestations monstres à Yaoundé la capitale et plusieurs villes du pays. A l’origine, la convocation par le Président Biya du corps électoral pour les prochaines régionales. Et ce, alors que les conditions de transparences demeurent douteuses. « Toute convocation du corps électoral par le gouvernement, avant la résolution de la crise anglophone et la modification du code électoral, emportera automatiquement le lancement d’une gigantesque campagne nationale d’appel au départ pur et simple de Paul Biya », prévenait, le 24 août dernier, Maurice Kamto, le leader de l’opposition.
En effet, le 06 septembre 2020, le collège électoral a été convoqué par le président Biya en vue des élections régionales. Si certains partis d’opposition ont annoncé leur désir de participer, Maurice Kamto et d’autres figures s’y opposent. Le leader du MRC a entrepris des démarches consultatives avec la société civile et quelques partis et syndicats pour les rallier à sa cause. Maurice Kamto envisage une insurrection pour faire partir Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.
Un scrutin historique
Le président Camerounais, Paul Biya, a fixé, il y a quelques jours, la date de l’élection régionale de 2020. Le scrutin aura lieu le 6 décembre prochain. Il aura lieu dans les dix régions camerounaises, notamment dans les zones anglophones. Or, ces zones sont en proie à des conflits sanglants dus aux groupes armés séparatistes. Le scrutin de décembre est rejeté par l’opposition, qui appelle à la résolution du conflit anglophone, et à la révision du cadre électoral.
Ce scrutin indirect doit permettre la mise en place de conseils régionaux prévus dans la constitution de 1996 mais jamais appliquée. Cette consultation électorale vise à promouvoir la décentralisation au Cameroun. Il fait suite aux consultations entre séparatistes et pouvoir en place, pour mettre fin au conflit dans le pays. Des consultations qui avaient permis la libération de Maurice Kamto, en octobre 2019, après huit mois d’incarcération.
Les grands électeurs devront élire 90 conseillers régionaux, dont 20 représentants des chefferies traditionnelles. Les conseillers régionaux sont dotés de pouvoirs limités dans les domaines non régaliens comme l’équipement, l’aménagement du territoire, la culture.