La loi sur le cannabis fait réagir bon nombre de tunisiens qui ne cachent pas leur mécontentement. Ces vives réactions en Tunisie fait suite à la récente décision de justice concernant trois jeunes ayant fumé du cannabis. En effet, plusieurs personnes sont montées au créneau pour dénoncer cette sentence qu’elles qualifient de démesurée et appellent plutôt à la suppression de cette loi sur le cannabis en Tunisie.
D’après le tribunal du Kef, les trois jeunes impliqués dans cette affaire de « fumette » ont chacun écopé la très lourde condamnation de 30 ans de prison conformément à la loi 52. Cette peine est justifiée par un cumul d’infractions. Il s’agit notamment de la consommation de stupéfiants ; en bande organisée ; et facteur aggravant, dans un lieu public, en l’occurrence un stade.
Respect de la loi sur le cannabis ou sanction démesurée
Selon les acteurs de la société civile cette décision de justice est sérieusement disproportionnée. Surtout quand on la jauge par rapport à la faute initiale. Donc la loi sur le cannabis est jugée trop sévère pour le plus grand nombre. Pour eux, il s’agit là d’une forme de bâillon exercée contre la qui en a marre de cette répression longtemps subie.
Aussi pendant un bon moment, la loi 52 a souvent été utilisée pour incarcérer plusieurs opposants. Elle a aussi contribué à la destruction de la vie de milliers de jeunes qui ont malheureusement fini leur vie en prison. En Tunisie, plus de 20% des personnes incarcérées le sont en vertu de cette loi. Alors, pour la jeunesse tunisienne, il est temps que cette loi soit amendée voire abrogée.
Une réforme exigée de la loi sur le cannabis
Sur les réseaux sociaux ces derniers jours, les appels à réformer la loi 52 ou la loi sur le cannabis s’accroissent inexorablement. L’hashtag « Non à la prison – changez la loi 52 » est devenu une référence non négligeable utilisée par les internautes pour exiger l’abrogation de cette loi jugée archaïque.
« Il y a un scandale et il y a une forte indignation. Cette loi est vraiment à réformer », a indiqué Raja Ben Salma, enseignante à l’université de Tunis et spécialiste de la civilisation arabe. En réponse à l’indignation populaire, le chef du gouvernement Hichem Mechichi a promis une révision ainsi que l’amendement du texte contesté.