Au Burkina Faso, la dégradation continuelle de la situation sécuritaire est toujours au cœur des préoccupations. Alors les réactions des populations se multiplient de part et d’autres pour que soient trouvées des solutions plus efficaces et définitives. Les organisations de la société civile et même des partis politiques menacent de pousser le président Roch Christian Kaboré à la sortie, si rien n’est fait.
Hier dimanche 14 novembre, dans le nord du pays, la province du Soum a connu de nouvelles attaques terroristes. Des hommes armés non identifiés ont attaqué les forces de défense et de sécurité. Au total, vingt personnes ont été tuées, soit dix-neuf gendarmes et un civil. Auparavant d’autres attaques meurtrières ont également eu lieu dans plusieurs localités du pays. Face à cette montée en flèche des attaques lâches et barbares, les populations remettent en question le départ de Blaise Compaoré.
Aucun grand changement après Blaise Compaoré
Un pays plus sûr, une économie plus prospère, une réconciliation véritable, c’est ce à quoi s’attendaient les burkinabè après la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014. Malheureusement, sur le plan sécuritaire la situation s’est largement empirée. Jours après jours, elle parait insoutenable pour les populations qui se retrouvent grandes perdantes.
Mais cette instabilité n’a que trop duré, interpelle Marcel Tankoano, président du directoire du « Mouvement populaire sauvons le Burkina Faso ». «Nous ne pouvons pas continuer dans cette gouvernance, ce n’est pas possible. Au moment où on chassait Blaise Compaoré, on avait espoir que les choses allaient changer. Je n’étais pas sorti pour faire partir Blaise Compaoré et venir vivre comme ça », a-t-il exprimé.
Et de renchérir, « nous ne pouvons pas continuer à attendre. Nous sommes prêts à tout pour sauver les Burkinabè ». Ceci dit, le Burkina Faso pourrait connaitre dans les jours à venir une vague de désobéissance civile.
Une sombre histoire
Pour les organisations de la société civile parties prenantes du « Mouvement populaire sauvons le Burkina Faso », les populations croupissent sérieusement sous le joug des djihadistes. Et les dégâts de ces attaques récurrentes sont aussi conséquents. Pour preuve, ces agressions ont déjà fait environ un million et demi de personnes déplacées. Alors l’époque Blaise Compaoré agite fortement les souvenirs.
A l’heure actuelle, malgré les nouvelles mesures prises par le gouvernement, les forces de défense et de sécurité sont débordées par la situation voire impuissantes. « Ceux qui nous défendent aujourd’hui sont totalement débordés par les ennemis, par ceux qui nous attaquent, les terroristes. Il y a des communes où il n’y a plus de maires ou de préfets et les populations sont laissées à elles-mêmes. Comment ces dernières vont se débrouiller ? Est-on véritablement dans un État de droit ? », s’indigne Marcel Tankoano.
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