Au Niger, une décision inattendue de la justice a secoué le pays ce mardi 2 avril. La justice a ordonné la remise en liberté d’Abdourahamane Ben Hamaye, journaliste au sein de la présidence sous Mohamed Bazoum, et de Mohamed Mbarek, cousin de l’épouse de l’ancien président.
Ces deux hommes étaient en garde à vue depuis plusieurs mois. Ils étaient accusés de complot contre l’autorité de l’État lors de la tentative d’évasion présumée de Mohamed Bazoum. La libération de ces deux proches de Mohamed Bazoum marque donc un tournant dans cette affaire complexe de tentative d’évasion.
Délai de garde à vue dépassé : une décision rare de la justice
La décision de la justice nigérienne de libérer Abdourahamane Ben Hamaye et Mohamed Mbarek intervient après des mois de garde à vue qui ont dépassé le délai légal d’un mois maximum. Les avocats des deux hommes ont plaidé leur cause devant le juge des référés, soulignant le non-respect du droit et la nécessité de leur mise en liberté.
Maître Ibrahim Djibo, avocat de Abdourahamane Ben Hamaye et Mohamed Mbarek, a souligné l’absence de présentation devant un juge malgré des accusations graves de complot contre l’autorité de l’État. Il a salué la décision du juge qui a rappelé le respect du droit et a ordonné la libération des mis en cause.
« On les accuse d’infractions très graves, de complots contre l’autorité de l’État. Et malgré tout, à ce jour, ils n’ont pas été présentés à un juge, ils sont entre les mains de la gendarmerie, pour ne pas dire entre les mains du CNSP, parce que la gendarmerie répond aux injonctions du CNSP. Si le juge aujourd’hui ordonne qu’on les libère, ce n’est que justice, il n’a fait que dire le droit, et nous sommes très satisfaits de ce juge-là qui a eu le courage quand même de dire aux autorités en place : respectez le droit, en ordonnant la mise en liberté des mis en cause », réagit-il.
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Réactions et implications politiques
La libération de ces proches de Mohamed Bazoum a suscité diverses réactions au Niger. Certains voient cette décision comme un signe de respect du droit et de l’indépendance de la justice, tandis que d’autres la perçoivent comme une mesure politique liée aux changements de gouvernance survenus ces derniers mois.
Les prochaines étapes concernant Abdourahamane Ben Hamaye et Mohamed Mbarek restent à déterminer. Le suivi de leur situation, ainsi que les réactions des autorités et de la société civile, seront cruciaux pour comprendre les implications de cette libération et son impact sur le paysage politique nigérien.
Cette affaire met en lumière les tensions politiques et judiciaires au Niger, notamment en période de transition politique. La décision de la justice ouvre la voie à de nouvelles interrogations sur les garanties de respect des droits fondamentaux dans le pays.
Tony A.