Depuis un an en Ethiopie, la guerre au Tigré n’a pas fini de faire parler d’elle. Au contraire, le conflit entre Addis-Abeba et les rebelles du TPLF s’enlise davantage. Ces dernières semaines, les rebelles de la province du Tigré ont largement gagné du terrain au détriment de l’armée fédérale. Cette situation a contraint le premier ministre Abiy Ahmed a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays.
Pour contrer l’avancée des rebelles, les populations sont appelées à se mobiliser pour défendre la capitale. Les résidents sont aussi autorisés à former des groupes d’autodéfense en cas d’attaque du TPLF. L’ONU pour sa part reproche aux différents acteurs du conflit des crimes contre l’humanité. La communauté internationale craint le pire dans les prochains jours en ce qui concerne cette guerre au Tigré.
Guerre au Tigré, des soupçons de génocides
Dans la guerre du Tigré, qu’il s’agisse de l’armée fédérale, de l’armée érythréenne, des rebelles tigréens et même des miliciens amarha, plusieurs atrocités auraient été commises de part et d’autres. C’est ce que révèle le rapport présenté ce mercredi 03 novembre par Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies.
Selon le document, tous ces différents acteurs de la guerre au Tigré ont commis des exécutions extra-judiciaires, des enlèvements, des détentions arbitraires, de violences sexuelles, des actes de torture. Dans certaines localités du nord de l’Ethiopie, des massacres de civils ont été également constatés.
En clair, à des degrés différents dans la guerre au Tigré, le droit international des droits de l’homme, le droit international humanitaire et le droit international des réfugiés, ont été allègrement violés. Pour Abiy Ahmed, ces accusations de génocide n’ont pas leur raisons d’être.
La sourde oreille
Que ce soit du côté du gouvernement fédéral que celui des rebelles, les deux parties sont prêtes à mener leur guerre jusqu’au bout. « Nous allons noyer l’ennemi dans son sang et rendre sa gloire à l’Éthiopie », a laissé entendre dans son récent discours au quartier général de l’armée.
Les rebelles du TPLF, ont eux aussi renforcé leur base en s’alliant à d’autres mouvements rebelles avec pour objectif de prendre coûte que coûte Addis-Abeba. Face à cette témérité des acteurs impliqués, les Etats unis eux durcissent le ton vis-à-vis de l’Ethiopie.
« Les États-Unis et d’autres pays ne peuvent pas faire comme si de rien était dans ses relations avec le gouvernement éthiopien. Le partenariat extraordinaire que nous avions avec lui ne peut pas continuer à partir du moment où le conflit continue de s’étendre, que la stabilité et l’unité du pays sont menacées, ainsi que le bien-être de son peuple », a exprimé Jeffrey Feltman, l’émissaire américain pour la Corne de l’Afrique.
Les preuves étant encore insuffisantes pour caractériser l’étendue et la nature des crimes dans la guerre au Tigré, l’ONU a recommandé la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale. Cette dernière aura pour mission de mener de fond en comble les investigations afin de faire en sorte que justice soit rendue.
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