Dans son désir de prolonger la durée de la transition à 5 ans, les autorités maliennes ont été frappées par de très lourdes sanctions de la CEDEAO. Celles-ci affectent surtout l’économie malienne déjà en agonie. Un mois après cette décision qualifiée d’illégitime et vivement contestée par la junte au pouvoir, qu’en est-il réellement?
Cette mesure a-t-elle pu jusque-là fait fléchir ne serait-ce qu’un petit peu le colonel Assimi Goita et ses compagnons ? Dans quel état se trouve l’économie malienne ? Rappelons que le 9 janvier dernier, les chefs d’Etats ouest africains ont décidé des frontières avec le Mali, de même que le gel des avoirs. Mais les transactions liées aux produits essentiels et les produits pharmaceutiques n’ont pas été affectées.
Une économie malienne encore résistante aux sanctions
D’après Madani Dia, l’homme d’affaires guinéen et secrétaire exécutif de la Plate-forme de concertation du secteur privé guinéen, l’économie malienne tient le coup. Les sanctions de la CEDEAO n’ont pas encore eu totalement raison d’elle. L’attitude anticipatrice des militaires permettent pour le moment de gérer ce blocus qui leur est imposé.
« Pour le moment, cela ne se manifeste pas encore trop… La junte a apparemment pris les devants et a sécurisé un certain nombre de choses », a fait savoir Madani Dia. Ceci dit, les maliens sont parés à cette situation difficile.
« Les opérateurs économiques ont fait des stocks. De l’autre côté, il y a certains revenus miniers qui devaient être versés à la BCEAO et qui ne l’ont pas été… Donc ils ont une petite fenêtre de temps, qui leur permettra de gérer un peu l’attente des retombées qui vont être quand même assez importantes », a expliqué l’homme d’affaires guinéen. Mais si les sanctions de la CEDEAO s’éternisent l’économie malienne ne pourrait que s’enliser.
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De gros problèmes au niveau de l’inflation
Par ailleurs Madani Dia, prévient également d’un risque majeur d’inflation qu’il ne faudrait surtout pas perdre de vue. Ceci du fait que les frontières sont fermées et l’acheminement des marchandises va prendre un chemin beaucoup plus long, avec les Etats soutiens du Mali notamment la Guinée.
Alors des solutions devraient etre trouvées au plus vite. Car plusieurs autres Etats voisins au Mali devraient en subir eux aussi les conséquences de ces sanctions de la CEDEAO sur l’économie malienne. « Les pertes de revenus ne seront pas simplement pour le Mali, mais le seront aussi pour les pays frontaliers. Cela va avoir, à mon avis, un certain impact sur même la valeur du franc CFA », interpelle Madani Dia.
Pour le moment, les autorités en place, tentent de limiter, en fait, l’impact sur les prix pour que les prix ne s’envolent pas. En guise d’exemple, ils ont fixé à 500 francs le prix du sucre local est fixé à 500 francs, et celui importé à 600 francs.
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