A quelques encablures des élections prochaines à Madagascar, la tension est déjà perceptible entre les acteurs politiques. Il est reproché au pouvoir en place, la commission d’un coup d’État institutionnel. Ces manigances bien sûr n’ont pour but selon eux que d’arranger les intérêts président sortant, Andry Rajoelina candidat à sa succession.
D’après la constitution malgache, en période électorale, l’intérim du président de la République est assuré par le président du Sénat. Mais cette fois ci c’est le gouvernement, conduit par le Premier ministre Christian Ntsay qui assure désormais de façon collégiale le rôle de chef de l’État par intérim. Cette imposture déplait énormément aux adversaires du président Rajoelina qui contestent vivement cette décision. Ils évoquent de coup d’État institutionnel
Un coup d’État institutionnel vivement contesté
Selon les candidats à l’élection présidentielle et bien d’autres acteurs politiques, il s’agit en espèces d’un coup d’État institutionnel. Car la renonciation du Président du Sénat à assurer l’intérim semble assez suspecte. L’incapacité évoqué est difficile à avaler pour plus d’un. Tout porte à croire qu’il ait subi une forte pression le forçant à se déclarer incapable d’assurer ce nouveau rôle qui lui est conférée par la constitution du pays.
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« Le président du Sénat s’est déjà prononcé par deux fois il y a quelques jours, pour dire qu’il était prêt à prendre ses responsabilités. Or il se déclare subitement incapable d’assumer cette responsabilité dont il était informé à quelques heures de la démission du Président de la République ? », déplore Eléonore Johasy, coordinatrice nationale de Tsara Tahafina. Ce qui illustre bel et bien à leur avis un coup d’État institutionnel qui ne saurait être accepté
Mais le président sortant ne partage pas du tout cette position. « C’est une décision volontaire et c’est une sage décision. Il va donc continuer à être président du Sénat. Il n’est pas au courant des dossiers traités auparavant. Et c’est pour cette raison que c’est tout à fait logique et normal que le Premier ministre dirige le pays avec l’ensemble du gouvernement ». Cette posture est partagée par le président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). « La Constitution ne peut pas obliger une personne qui veut démissionner ou qui renonce à un devoir décrit par la Constitution, à s’y soumettre », a-t-il soutenu.
Tony A.