Au Gabon, les élections couplées s’approchent à pas rapides et les populations sont en ce moment sous le flot de séduction des partis politiques. Mais au centre de l’attention se trouve une question incontournable : l’opposition détient-elle une chance réelle de faire vaciller le président en exercice, Ali Bongo, de son piédestal politique ? Est-ce le temps du changement tant espéré au sommet de l’État ?
Alors que le Gabon se prépare à choisir à la fois ses représentants locaux et nationaux, l’incertitude plane quant à la capacité de l’opposition à se rassembler, à mobiliser les électeurs et à défier la machine politique bien établie du parti au pouvoir. Cette analyse explorera les dynamiques complexes qui façonnent cette bataille électorale imminente et examinera les facteurs clés qui pourraient influencer le résultat, en sondant les aspirations démocratiques du peuple gabonais et les réalités du pouvoir politique en jeu.
Un scrutin de toutes les chances
D’après plusieurs observateurs de l’arène politique gabonaise, le pays n’a grandement pas changé depuis l’arrivée au pouvoir du président Ali Bongo en 2009. Au contraire, les choses sont plutôt restées statiques. L’espoir d’une transformation véritable du pays qu’il représentait pour les populations, n’a été au final que grande déception. Par conséquent, il serait bien d’essayer d’autres alternatives.
La vie extrêmement chère au Gabon, les problèmes au niveau des infrastructures, l’inefficacité du système de santé après quatorze ans au pouvoir illustre cet état de fait. Alors ces élections couplées, pourraient être une excellente opportunité pour l’opposition gabonaise de se démarquer. Aussi dans cette quête du changement à travers ces élections couplées, le fait pour l’opposition d’avoir des membres qui sont pour la plupart des anciens du PDG, n’est plus un problème pour incarner l’alternance et le changement.
« Il n’y a jamais de certitudes, mais je crois que l’opposition a naturellement toutes ses chances. Déjà, parce que l’opposition n’a pas un bilan à défendre. Ensuite, parce qu’il y a quand même une certaine soif de changements, surtout que nous sommes à la veille du troisième mandat, en quelque sorte, du président Ali Bongo », Télesphore Ondo, professeur de droit public à l’université Omar Bongo.
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Des élections couplées difficiles
Avec une longueur d’avance déjà prise par le PDG, parti au pouvoir durant cette campagne électorale, un large boulevard se crée pour sa victoire aux prochaines élections couplées. Car jusqu’à présent l’opposition n’a pas encore son candidat unique pour ces élections couplées au Gabon. Ce qui pourrait sous-entendre certainement des problèmes d’ego persistants au niveau du camp de l’opposition.
« En tardant davantage, le candidat sortant qui est actuellement sur le terrain est en train de faire un travail extrêmement important, et ça risque de pénaliser sérieusement l’opposition », déplore Télesphore Ondo.
« L’opposition a cette difficulté de prendre des décisions au bon moment. La campagne électorale a commencé, jusqu’à ce jour, l’opposition n’arrive toujours pas à trouver de candidat unique. Mais en réalité, la difficulté est due au fait qu’en choisissant un candidat unique, les partis politiques qui souhaitent présenter des candidats aux autres élections risquent d’être pénalisés avec le système du bulletin unique », a-t-il expliqué.
Tony A.