jeudi, novembre 21 2024

La nouvelle décennie que traverse le monde est marquée par la résurgence de conflits armés qui touchent pratiquement tous les continents. Les efforts de médiation entrepris ci et là peinent à juguler ces conflits, notamment celui le plus médiatisé touchant l’Ukraine. C’est dans ce contexte que l’Afrique s’organise pour faire taire les armes sur ses terres et en dehors.

Face aux échecs des médiations dans le conflit ukrainien, l’Afrique veut aussi jouer sa partition. De quoi atténuer les conflits dans le monde. Pour ce faire, sept présidents du continent étaient initialement annoncés dans les capitales des pays belligérants pour essayer de ramener la paix, mais ils ne seront plus que 4. Au même moment sur le continent, des initiatives sont prises pour faire taire les armes au Soudan, tandis qu’en RDC ces initiatives battent de l’aile.

Ramener la paix dans le monde

Depuis le début du conflit en Ukraine, des dirigeants africains ont individuellement initié des discussions avec les chefs des deux États en conflit. Mais ces démarches comme celles initiées par d’autres dirigeants du monde n’ont pas abouti à l’arrêt des hostilités. Mais on peut retenir qu’elles ont contribué à lever le blocus sur les exportations de céréales.

Sachant pouvoir apporter une vue différente dans la résolution de ce conflit dans le monde, des dirigeants africains préparent depuis un mois une mission de paix. Les dirigeants de l’Afrique du Sud, du Sénégal, de l’Égypte, de l’Ouganda, de la Zambie, du Congo et des Comores devraient se rendre les 16 et 17 juin en Russie et Ukraine. Ces chefs d’États ambitionnent de discuter avec les présidents russe et ukrainien pour récolter leurs attentes.

Face aux échecs des nombreuses médiations passées et la non acceptation du plan de paix chinois, l’Afrique espère faire mieux. D’autant plus que M. Poutine et M. Zelensky sont d’accord pour accueillir cette mission. En outre, la diplomatie ukrainienne est active en Afrique ces derniers mois et son chef, Dmytro Kuleba, a annoncé en mai l’ouverture d’ambassade dans 8 pays africains, deux autres étant en attente d’acceptation.

Par ce rapprochement avec l’Ukraine, alors que la Russie a toujours été présente sur le continent, l’Afrique se positionne comme un ami des deux pays et pourrait concilier leur points de vue. D’autant plus que les africains ont une historique coutume de pourparlers. Mais déjà, sur les 7 présidents annoncés, ils ne seront plus que 4, celui du Congo ayant désisté et ceux de l’Égypte et de l’Ouganda se faisant représenter. Un mauvais départ pour cette mission qui peut laisser dubitatif sur la suite.

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Quid des conflits en Afrique

Depuis le début du conflit au Soudan en Avril, les États-Unis et l’Arabie Saoudite se sont pleinement investis pour obtenir le cessez-le-feu. Les dizaines de trêves obtenues n’ont jamais été respectées et les combats se sont poursuivis. Face à cette crise qui s’enlise, l’Autorité est-africaine pour le développement (Igad), engagé dès le début pour une médiation veut tenter une autre approche.

Après sa 14e assemblée des chefs d’États et de gouvernement tenu le lundi 12 juin à Djibouti, le président Kényan William Ruto a précisé les actions qui seront menées. « Au cours des 10 prochains jours, une coalition représentant l’Igad va échanger en face à face avec le général al-Burhan et le général Daglo, afin de s’assurer de leur engagement pour mettre un terme au conflit », a annoncé M. Ruto.

En outre « ces deux prochaines semaines, nous discuterons aussi avec les généraux de la mise en place d’un corridor humanitaire. Enfin, nous lancerons un dialogue national inclusif soudanais au cours des trois prochaines semaines » a-t-il ajouté. Une prise en main de la médiation par l’Afrique qui, peut-être, est la seule à pouvoir trouver les mots et les moyens pour mettre fin à ses problèmes aussi bien sur son contient de même que dans le monde.

Mais il est aussi permis de douter de la réussite de ces différentes missions vu la difficulté que les africains ont à résoudre le conflit en RDC. La Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) a déployé dans l’est de la RDC une force militaire régionale en réponse à l’avancée des rebelles du M23. Mais depuis novembre 2022, cette force peine à mettre fin définitivement au conflit. Début juin, malgré les critiques de la RDC qui trouve ne trouve pas de résultats satisfaisants, la CAE a voté pour le prolongement de la mission jusqu’à septembre pour consolider les « progrès » réalisés sur le terrain. A quand une paix véritable et durable dans le monde ?

 

Esso ASSALIH

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