Dans un contexte mondial où l’intelligence artificielle (IA) se positionne comme l’une des forces motrices de l’innovation et de la croissance, l’Afrique émerge comme un acteur prometteur dans ce domaine en plein essor. Le continent, autrefois considéré comme un spectateur de la révolution technologique mondiale, développe d’ores et déjà sa propre expertise dans le domaine de l’Intelligence Artificielle, devenant ainsi un véritable catalyseur pour son propre développement.
Les progrès rapides réalisés par l’Afrique dans ce domaine stratégique peuvent susciter l’enthousiasme. Aussi, ils soulèvent surtout de nouvelles perspectives pour l’avenir du continent. Alors que les investissements et les initiatives se multiplient, ladite intelligence en Afrique s’affirme comme une force transformatrice, ouvrant des portes vers un avenir empreint d’opportunités et de progrès. Découvrons comment l’Intelligence Artificielle se déploie et laisse sa marque en Afrique, ouvrant la voie à un avenir prometteur et remplie de capacités.
L’IA, une source d’opportunités de croissance pour le continent
Contrairement à ce qu’on pourrait penser le continent africain se positionne dans la révolution en cours autour de l’intelligence artificielle. Il n’est plus un simple utilisateur des systèmes des autres, au mieux, il a ses propres pôles de développement de l’Intelligence Artificielle. Car au-delà des inquiétudes qu’elle soulève, cette nouvelle intelligence est porteuse de nombreuses opportunités pour le continent.
« L’Afrique est un acteur aujourd’hui qui développe ses propres solutions. Et les leviers à travers lesquels ces éléments sont mis en œuvre, c’est d’abord la formation, la recherche et le monde de l’entrepreneuriat qui de plus en plus met en œuvre des solutions d’intelligence artificielle », a indiqué Paulin Melatagia, le Responsable de l’équipe de recherche Sciences de données et IA au département d’informatique de l’Université de Yaoundé 1.
Les initiatives en Afrique autour de l’Intelligence Artificielle sont portées à l’heure actuelle par plusieurs pays. « On a l’Afrique du Sud qui porte énormément d’initiatives, il y a les universités, Stellenbosch par exemple, qui sont extrêmement avancées dessus. Si je prends l’Afrique de l’Est, on a le Rwanda et le Kenya notamment, qui abritent le projet « AI for development in Africa », un projet qui rassemble plusieurs chercheurs sur le continent ».
Et d’ajouter « en Afrique du Nord, on a le Maroc, qui est un pôle extrêmement important en matière de développement de l’IA. En Afrique de l’Ouest, je citerais le Sénégal, qui a beaucoup de collaborations avec des pays comme le Nigeria, le Burkina, etc. Et en Afrique Centrale, c‘est le Cameroun qui a une très grande école en IA et qui de plus en plus travaille avec des pays voisins, je citerais le Gabon et le Congo Brazzaville ».
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Des projets emblématiques
Que ce soit au Sénégal, au Kenya, en Afrique du Sud, plusieurs projets ambitieux permettent d’ailleurs d’illustrer cette ambition africaine d’embrasser cette révolution numérique pour son développement dans plusieurs domaines. « Concrètement, je prends l’exemple d’une application : un agent conversationnel en wolof qui propose des services de santé. On peut avoir un paysan qui se trouve dans son village et qui présente un certain nombre de symptômes, il peut appeler l’agent conversationnel grâce à son téléphone mobile, décrire ses symptômes et l’agent conversationnel, qui est automatique puisqu’il y a une intelligence artificielle derrière, va lui proposer des pistes de diagnostic, et éventuellement, si l’agent estime qu’il n’a pas toutes les compétences nécessaires, va le rediriger vers le centre le plus proche », a expliqué Paulin Melatagia.
Toutefois, le vrai challenge pour les gouvernements africains serait de réduire énormément les inégalités de connexion à internet. En ce sens que les fossés socio-économiques de plus en plus profonds entre ceux qui seront connectés à l’univers de l’IA et ceux qui y seront totalement étrangers ne se creusent davantage sur le continent. C’est à dire, que les gouvernements et entreprises, doivent agir de sorte qu’il n’y ait pas un gap entre les populations, par exemple, qui vivent en zone rurale et celles qui vivent en zone urbaine qui ont plus facilement accès à internet.
« Je pense qu’on a des solutions qui vont de plus en plus dans ce sens-là. Les opérateurs aujourd’hui arrivent à couvrir des zones reculées. On a également des acteurs qui sont en train de proposer des solutions de cloud africains, donc des cloud déployés en Afrique qui facilitent l’accès à un certain nombre d’informations à travers les réseaux ».
Tony A.