Demain mardi 23 mai 2023, se tiendra à Dakar, le procès pour viol présumé du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko. Dans le cadre de cette affaire, l’opposant et est appelé à comparaître le 23 mai au tribunal de Dakar. Mais des doutes subsistent quant à sa coopération avec la justice.
Renvoyé la semaine dernière, ce procès pour viol présumé de l’opposant avait provoqué des troubles et causé la mort de trois personnes selon le bilan officiel. Ousmane Sonko va-t-il se présenter ce lundi au greffe de la chambre criminelle de Dakar ? C’est la grande question qui taraude les esprits et plonge surtout dans l’incertitude. Car depuis quelques jours, le leader du Pastef se trouve à Ziguinchor, dans le sud du pays, ville dont il est maire. Aussi ses partisans veillent devant son domicile pour ainsi garantir sa sécurité.
Un procès pour viol téléguidé ?
Ces dernières années, l’opposant Sonko se retrouve dans un bras de fer acharné avec le régime en place. Il estime surtout que ce procès pour viol est une machination pour l’écarter politiquement, vu ses ambitions de briguer la magistrature suprême. Aussi le fait qu’il ait gagné en popularité auprès de la jeunesse en fait une ombre réelle au président Macky Sall qu’il accuse de vouloir secrètement faire un mandat de trop.
« Un groupe d’individus, membres du régime de Macky Sall, est décidé à m’empêcher de participer à l’élection présidentielle de 2024 et à déterminer d’emblée quelles personnes devraient être candidats et lesquelles ne devraient pas », avait déclaré Ousmane Sonko. Alors il prétend que pour lui nuire, la justice a été instrumentalisée dans le cadre de cette affaire où il est accusé de viol sur une employé d’un salon de massage qu’il avait l’habitude de fréquenter. « Je n’ai jamais volé, violé, détourné ou corrompu. Je dis la main sur le cœur que j’ai les mains blanches », a-t-il clamé.
« J’ai été convoqué le 16 mars et le monde entier a de nouveau assisté au blocage de mon convoi, au bris de la vitre de mon véhicule, puis de celle du second véhicule où j’avais pris place, avant de m’asperger d’un liquide toxique qui aurait pu me tuer si je n’étais pas rapidement sorti du véhicule ainsi que mes avocats. En même temps, des centaines de mes militants ont été kidnappés et incarcérés dans les geôles de Macky Sall », avait confié Ousmane Sonko. Cela montre à suffisance comment à travers ce procès pour viol, il est harcelé et à quel point on en veuille à sa vie.
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Des garanties pour collaborer avec la justice
Même si Ousmane Sonko s’est dit prêt à répondre à la justice pour ce procès pour viol, il demande à ce que certaines conditions devraient être réunies au préalable. Celles-ci sont surtout liées à la garantie de sa sécurité. Sans cette effectivité, il serait difficile d’obtenir sa coopération dans le cadre de ce procès pour viol. « Devant ce banditisme judiciaire, j’ai décidé de ne plus collaborer avec la justice et de ne plus me présenter devant elle. C’est cela le sens de la désobéissance civile. Nous ne donnons pas blanc-seing pour autant à la justice pour décider de notre sort, après avoir failli de prendre les dispositions idoines pour que je lui réponde de façon sécuritaire ».
Pour El Malick NDIAYE, Secrétaire national à la communication de PASTEF, également Vice- Président Communication de Yewwi Askan Wi, le Sénégal a définitivement sombré dans la dictature sous le règne de Macky Sall. « Des milices opèrent effrontément aux côtés des forces de l’ordre, des jeunes tués par balles (19 victimes en 2 ans), des journalistes et des activistes emprisonnés, plus de 370 responsables, militants et sympathisants d’un parti politique traqués et arrêtés pour des motifs, les uns aussi fallacieux que les autres. Le leader de l’opposition Sonko est persécuté depuis 2016 avec l’instrumentalisation à outrance de la justice et des forces de l’ordre », dénonce-t-il dans le cadre de ce procès pour viol. Et d’ajouter « la résistance est un droit constitutionnel et nous allons résister pour protéger notre Projet et notre leader au prix de nos vies ».
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Un devoir de justice à tout prix
En attendant l’issue de ce fameux procès pour viol, l’opposant Ousmane Sonko en appelle au haut sens de la justice et de responsabilité des magistrats. C’est à dire qu’ils puissent en toute impartialité dire le droit comme le peuple le leur a confié et de se refuser à être le bras exécutant d’un politique.
« Le Parquet c’est Macky Sall. Je dis au procureur Abdou Karim Diop, qui s’est permis de lancer des menaces contre ma personne, qu’il ne lui incombe pas de jouer le rôle qu’on veut lui faire jouer », avait interpellé le leader du Pastef. « Je dis aux juges de Macky Sall que si vous feignez d’ignorer les enjeux en vous cachant derrière vos robes, pour vous attaquer à un homme qui ne vous a rien fait et à sa famille et espérez ensuite continuer tranquillement votre vie. Vous vous trompez lourdement. Je jure devant Dieu que si vous faites ce sale boulot, vous le regretterez. Ce n’est pas l’affaire d’un jour, d’un mois ou d’une année ».
Tony A.