Demain mardi 9 août 2022, les Kényans sont appelés à élire leur nouveau président. Mais cette fois ci, la présidentielle au Kenya réserve bien de surprises et annonce déjà un grand duel entre deux grosses pointures politiques. Laquelle des deux personnalités succédera au président Uhuru Kenyatta ?
Pour l’instant, il est difficile de parier sur un favori. Toutefois, le scrutin s’annonce très serré. Notons que le président sortant Uhuru Kenyatta, ne participera pas à cette présidentielle au Kenya. Il a achevé ces deux mandats à la tête du pays. Alors il a choisi d’accorder son plein soutien à l’ancien opposant Raila Odinga.
Une présidentielle au Kenya dominé par deux figures
Pour occuper le fauteuil présidentiel lors de ces élections au Kenya, quatre candidats sont en lice. Mais en réalité, c’est un duel de choc qui se profile à l’horizon. D’un côté est positionné, Raila Odinga, 77 ans, farouche opposant à l’ancien régime et William Ruto, 55 ans, vice-président sortant. Avec le soutien d’Uhuru Kenyatta pour sa personne, le premier passe désormais pour le candidat du pouvoir.
Ce ralliement entre les deux hommes lors de cette présidentielle au Kenya, laisse de nombreuses interrogations. Il témoigne surtout de façon éloquente l’opportunisme dont font preuve les acteurs politiques kenyans. C’est-à-dire, des alliances politiques qui se font et se défont au gré des intérêts partisans.
« Je pense qu’il faut d’abord comprendre que les alliances politiques au Kenya sont souvent dictées par le pragmatisme et une volonté de survie politique et économique de la part des élites, et beaucoup moins par l’idéologie. Ce sont des alliances qui bougent assez régulièrement », a expliqué Nicolas Delaunay, du bureau de l’ONG International Crisis Group à Nairobi.
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Des équipes prêtes à observer la régularité du vote
Pour éviter les crises post électorales survenues dans le passé, plusieurs missions d’observations internationales sont déployées pour cette présidentielle au Kenya. Il s’agit entre autres de l’Electoral Observation Group (ELOG), issue de de la société civile kényane. En appui, on retrouve l’UE, IGAD, et le Commonwealth.
Pour garantir l’intégrité des résultats qui seront annoncés, ELOG a sélectionné un échantillon de 1 000 bureaux de vote jugés représentatifs sur les 46 000 du pays. Elle entend réaliser un décompte parallèle, à celui de l’IEBC, la commission électorale kényane.« Nos observateurs vont noter sur un questionnaire les résultats officiels qui seront annoncés dans leur bureau de vote et nous les envoyer », a expliqué Azarius Karanja, l’un des superviseurs de l’opération.
« Cela va nous permettre d’obtenir une projection des résultats de l’élection. De déterminer une fourchette dans laquelle les résultats officiels de la commission électorale devraient se situer. Nous allons attendre que la commission publie ses propres résultats, puis nous pourrons diffuser les informations de notre décompte parallèle », a indiqué pour sa part Mulle Musau, le coordonnateur national de cette plateforme d’observation.
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